Fièvre hémorragique de Crimée-Congo en France : la menace se précise

Dans le grand ballet mondial des maladies virales transmis par les insectes ou arachnides se nourrissant de sang, certains virus ont tenu des rôles de premier plan ces dernières années. Dengue, chikungunya, ou virus Zika sont notamment devenus célèbres depuis qu’ils ont atteint des régions où ils ne circulaient pas habituellement, comme le sud de la France.

À cette liste pourrait bientôt s’ajouter le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. En effet, le nombre d’infections par ce virus transmis par les tiques s’est accru en Europe. À l’automne 2023, Santé publique France a rapporté son identification dans une espèce de tiques invasives implantée dans le sud du pays. Que faut-il savoir ?

Première identification directe en France

Le 24 octobre 2023, Santé publique France annonçait que le virus de la fièvre de Crimée-Congo (FHCC) avait été identifié dans des tiques du genre Hyalomma (aussi appelées tiques à pattes rayées) collectées dans des élevages bovins dans le sud de la France.

En France, le seul cas humain connu jusqu’ici était un cas d’importation : celui d’une personne en provenance du Sénégal. À cette exception près, le virus n’avait été qu’indirectement détecté, notamment sur le bétail, lors d’enquêtes de séroprévalence. Celles-ci consistent à rechercher dans le sang la présence d’anticorps dirigés contre certains pathogènes (ce qui témoigne d’une infection par lesdits pathogènes).

Cette découverte, effectuée par des spécialistes du Cirad et confirmée par le Centre national de référence des fièvres virales hémorragiques de l’Institut Pasteur, est importante, car elle permettra de mieux évaluer les risques d’émergence de cette maladie dans notre pays. Il ne s’agit cependant pas d’une surprise.

Un virus qui circulait en Europe

Depuis 2013, 13 cas de FHCC autochtones – autrement dit, contractés dans le pays – sont survenus en Espagne. Par…

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Auteur: Simon Bessis, Médecin infectiologue et chercheur au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) – ENS de Lyon, Institut Pasteur