Fin de partie pour la ministre de l'Écologie, Amélie de Montchalin

Massy (Essonne), reportage

Contrairement à ce qu’elle espérait, sa date d’anniversaire n’aura pas suffi à lui porter chance. Le soutien du ministre de l’Économie Bruno Le Maire non plus. Amélie de Montchalin a été battue lors du deuxième tour des élections législatives, dimanche 19 juin, dans la 6ᵉ circonscription de l’Essonne. Son rival, Jérôme Guedj, sous les couleurs arc-en-ciel de la Nupes, est arrivé en tête avec 53,36 % des voix (pour un taux d’abstention de 49,85 %).

Lors du premier tour, la ministre était en ballottage défavorable (31,46 % des voix) dans cette circonscription où elle avait pourtant été élue en 2017 — son adversaire n’était même pas parvenu au second tour. Lors d’une campagne jugée tardive, elle a multiplié les porte-à-porte à la rencontre des habitants de cette circonscription où elle n’habite pas. Elle a tenté de discréditer son rival, ancien président du conseil général et député socialiste, qu’elle qualifia, sur CNews, d’« anarchiste d’extrême-gauche ».

La ministre de la Transition écologique et de la cohésion des Territoires jouait gros. Emmanuel Macron avait conditionné le maintien des ministres dans leurs fonctions à leur réussite aux élections législatives. Contrainte de quitter le gouvernement au bout d’un mois, elle devient, après Alain Juppé en 2007, la deuxième ministre la moins durable du portefeuille dédié à l’environnement.

Au QG de Jérôme Guedj, à Massy, où les sourires s’élargissent avant l’officialisation de la victoire. © Fanny Marlier / Reporterre

En fin d’après-midi, du côté de Palaiseau, sa défaite était pressentie. Devant le bureau de vote abrité par le théâtre de la Passerelle, la dizaine d’électeurs rencontrés avaient tous glissé le même bulletin : celui de Jérôme Guedj. « Amélie de Montchalin ?! C’est simple, elle n’est pas là », lance Anne, 39 ans, dans un sourire sardonique. « Elle a été parachutée ici. » Surtout, cette ingénieure en informatique fustige « son engagement écologiste inexistant ».

Même avis du côté de Sasha, étudiant en médecine, qui cite pêle-mêle les votes de l’ex-députée contre l’interdiction du glyphosate, l’indemnisation des victimes de l’utilisation de pesticides, ou encore la suppression de l’avantage fiscal pour l’importation d’huile de palme. Comme d’autres, le jeune homme pointe le manque d’ancrage dans ce territoire. « Vous verrez, une fois qu’elle aura perdu, on ne la reverra plus jamais »,…

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Auteur: Reporterre