Fin du monde, fin de carrière, même combat

Le 29 février 2020, alors qu’il était déjà certain que la pandémie nous frapperait durement, le gouvernement Philippe utilisait le 49-3 pour sa réforme des retraites. Le sens des priorités macroniste. Depuis ? 200 000 morts. Autant de Covid longs. Et ça continue. Depuis ? L’évidence de la crise écologique et climatique. Des forêts brûlent en Bretagne. Des flammes de 100 mètres en Gironde. Depuis ? La fortune des milliardaires français a doublé. Depuis ? L’hôpital en ruines, l’école en ruines, l’énergie en ruines, la justice en ruines, les libertés publiques en ruines, la protection chômage en ruines. Depuis ? La guerre.  

Aujourd’hui ? Même sens des priorités. Face à tout ça, Macron et son gouvernement décident seuls que l’urgence est de « réformer » les retraites. À contre-sens de l’histoire, la réforme est aussi sans légitimité démocratique. Elle est rejetée par 80% des Français et même 93% des actifs. Macron annonce avoir été élu sur ce projet et que l’onction du second tour lui vaut blanc-seing. Sauf qu’il a refusé le débat au premier tour. Sauf qu’il avait promis de ne pas rallonger la durée de cotisation ni de baisser les pensions. Macron contre Macron. En même temps.

Hors des éditorialistes propagandistes, pas grand monde n’est dupe sur le véritable objectif. Il ne s’agit pas de résorber un déficit (virtuel) ou de pérenniser un système, encore moins de l’améliorer. D’autres que nous le montrent très bien, chiffres à l’appui. L’objectif, écrit noir sur blanc dans le projet de loi de finances 2023, est d’économiser sur les retraites pour financer des baisses d’impôts (sans contrepartie) pour les entreprises. C’est-à-dire continuer le mouvement initié depuis les années 80 : l’inversion de la charge fiscale entre travail et capital, l’accomplissement progressif du projet néo-libéral.

Tout le monde sait tout ça et Macron sait que tout le monde le sait. Alors comme souvent, il faut lire les déclarations ministérielles à l’envers. Plus ils parlent de concertation, plus il faut s’attendre au passage en force. À l’Assemblée nationale : 49-3. Dans la rue : LBD. Sur les ondes : un niveau de propagande à faire pâlir la Pravda.

Quant à nous, qui appartenons à la classe des 10%, celle qui soutient les 0.1%, celle de la sous-bourgeoisie espérant parvenir, celle des jeunes diplômés promis à des carrières, nous devrions applaudir (pour parvenir) ou nous taire (pour ne rien risquer). On a été si bien éduqués pour ça.

Nous, signataires de ce texte, refusons…

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Auteur: Le Média