Finlande : une nouvelle ère ?

L’année qui vient de s’écouler a propulsé la Finlande à une place qu’elle évite d’ordinaire : l’avant-scène de la politique européenne.

En quelques jours, du 2 au 4 avril 2023, la République nordique est sortie de sa discrétion coutumière : lors des élections législatives, elle a changé de majorité au Parlement et remplacé au poste de premier ministre la sociale-démocrate Sanna Marin, au pouvoir depuis fin 2019 à la tête d’une coalition de centre gauche, par le conservateur Petteri Orpo, chef du parti de droite Coalition nationale.

Le surlendemain, la Finlande a officiellement rejoint l’OTAN, devenant ainsi le 31e membre de l’Alliance et aussi celui qui possède, de loin, la plus longue frontière commune avec la Russie (1 340 km), ce qui, dans le contexte actuel constitue un enjeu majeur pour la protection des frontières externes de l’UE et de l’Alliance : la zone de contact OTAN-Russie double en longueur, passant de 6 % à 12 % des frontières de la Russie.

La double décision de tourner la page du gouvernement Sanna Marin, très visible en Europe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine et, surtout, de rompre avec 75 ans de neutralité a placé ce pays de 5,2 millions d’habitants au centre de l’attention internationale.

Après une année 2022 très intense, 2023 sera-t-elle celle d’un tournant historique, qui fera d’Helsinki un centre de gravité politique et stratégique pour l’UE et l’OTAN ? La Finlande cherchera-t-elle à peser davantage en Europe ou bien reviendra-t-elle à une politique nationale plus introvertie ?

L’entrée dans l’OTAN, une rupture géopolitique majeure

La primature de la trentenaire Sanna Marin a connu une dernière phase très active et très médiatisée en Europe.

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Dès l’hiver 2021, elle a…

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Auteur: Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po