Fiscalité, climat, emploi, pourquoi s'en prendre à Amazon ?

Évasion fiscale : dans l’ADN de l’entreprise

Amazon communique de façon très lacunaire sur ses résultats. Sur son site officiel, il est difficile d’obtenir des détails : en 2019, « Les prélèvements obligatoires liés aux activités d’Amazon en France se sont élevés à plus de 420 millions d’euros (en 2018 : 250 millions d’euros), dont plus de 230 millions d’euros (en 2018 : 150 millions d’euros) correspondent à des prélèvements directs (impôt sur les sociétés, cotisations patronales, impôts locaux, etc.). » Selon le magazine Capital, « Amazon a réalisé 44 milliards d’euros de ventes en 2020 en Europe. Et pourtant, la firme américaine n’a payé aucun impôt. Comment est-ce possible ? Tout simplement en s’appuyant sur sa filiale luxembourgeoise et en faisant apparaître une perte de 1,2 milliard d’euros sur ses comptes. » Certaines prestations, comme les commissions et les services de livraison facturés aux vendeurs tiers, sont facturées directement par les sociétés luxembourgeoises du groupe.

L’évasion fiscale d’Amazon en France (et en Europe) repose donc, d’une part sur la dissimulation de son chiffre d’affaires (prestations facturées par la filiale luxembourgeoise) et d’autre part, sur les prix de transfert, qui lui permettent d’afficher des pertes et ainsi de ne pas pas payer d’impôts sur les sociétés. Si on se fie à la comptabilité d’Amazon, chaque luxembourgeois consomme chaque année 92.000 € de produits Amazon ! En réalité, la multinationale y délocalise artificiellement ses revenus, ce qui lui permet d’échapper à l’impôt.

Amazon a également mis en place un circuit financier qui permet une fraude massive à la TVA sur sa place de marché. La multinationale ne reverse pas à l’État français la TVA perçue sur les ventes de ses vendeurs tiers. Même si elle demande à ses vendeurs tiers de reverser la TVA, le système mis en place ne leur permet pas de la reverser. C’est au moins un milliard d’euros qui ne rentre pas dans les caisses de l’État français.

Destruction d’emplois dans le commerce physique

L’argument de l’emploi est fréquemment invoqué par les dirigeants d’Amazon. Pourtant, l’impact d’Amazon sur l’emploi est négatif sur plusieurs aspects. Une étude récente sur la situation dans plusieurs pays européens confirme que « pour le commerce non-alimentaire au sens large, si l’on établit le solde des créations/destructions pour les commerces de détail et de gros, la France a perdu plus de 80.000 emplois…

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Auteur: Attac France