Fissures dans le nucléaire : EDF va examiner 320 soudures

EDF a dévoilé sa nouvelle stratégie de contrôle de la corrosion sous contrainte. Le groupe prévoit d’examiner 320 soudures des circuits d’injection de sûreté (RIS) et de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) ayant fait l’objet de réparations lors de la construction de l’installation, a rapporté l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) jeudi 16 mars dans un communiqué. Plus de 90 % des soudures identifiées comme prioritaires par EDF devraient avoir été contrôlées d’ici fin 2023.

Ce plan fait suite à la découverte d’une fissure d’une profondeur très importante — 23 millimètres (mm) sur une épaisseur de tuyau de 27 mm — à un endroit inattendu, la branche chaude d’un des circuits d’injection de sûreté du réacteur Penly 1 (Seine-Maritime). Ce défaut « a été vraisemblablement généré par [des] opérations ciblées de double réparation lors du premier montage des tuyauteries », avait estimé EDF dans une note d’information datée du 8 mars — d’où l’examen des 320 soudures ayant déjà été réparées.

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L’ASN « prend acte » de cette évolution de la stratégie. Des discussions sont en cours avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et EDF sur la « pertinence » du calendrier proposé par l’exploitant. « Nous nous demandons si certains contrôles ne doivent pas être avancés et attendons des justifications complémentaires d’EDF », a indiqué l’ASN lors d’un point presse jeudi 16 mars.

Autre dossier sur la table, les fissures de fatigue thermique. EDF en a découvert deux, sur les réacteurs Penly 2 — d’une profondeur inédite de 12 mm — et Cattenom 3. Ce phénomène est bien connu d’EDF et fait l’objet d’un programme de surveillance dédié. Mais ces deux dernières fissures ne sont pas apparues sur des zones a priori sensibles et ont été détectées non pas dans le cadre du contrôle de la fatigue thermique, mais dans celui de la corrosion sous contrainte. « La découverte d’un défaut de fatigue thermique parmi les grands défauts récemment caractérisés, sur une soudure pour laquelle ce mode de dégradation n’était pas attendu, nécessite des analyses complémentaires », a donc estimé l’ASN dans son communiqué du 16 mars.

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Auteur: Reporterre