Fleet Tweeta Nec Mergitur

Twitter vient de déployer depuis ce mardi, en France et à l’échelle mondiale, la possibilité de publier des « Fleets », c’est à dire l’exact équivalent des Stories sur Instagram (et Facebook, et Snapchat, etc.). Un déploiement déjà effectif et apparemment concluant dans d’autres pays (Brésil, en Inde, en Italie, mais aussi en Corée du Sud et récemment au Japon). L’ensemble de ces déploiements tests auraient en effet permis de montrer que les utilisateurs se joindraient plus facilement aux conversations (c’est à dire qu’ils publieraient davantage) et de manière plus apaisée. 

(copie d’écran : en haut, ça Fleet)

Officiellement il s’agit de permettre quatre choses :

  1. disposer d’une fonctionnalité relevant de publication dites « éphémères » et s’effaçant au bout de 24h,
  2. s’abstraire de la viralité des retweets et des likes
  3. inciter les utilisateurs à publier et à interagir davantage
  4. et au final espérer lutter un peu contre les discours de haine avec ces nouvelles « formes » de publication (parce qu’elles n’appellent pas d’interaction mais simplement une consultation) 

Sur la dimension éphémère on pourra objecter qu’aucune publication numérique ne l’est en fait réellement a fortiori lorsqu’elle se fait sur une plateforme. D’abord parce que les autres services dits « éphémères » ont permis de documenter le fait que souvent les firmes conservent les contenus sur leur serveurs bien au-delà de la temporalité annoncée. Ensuite parce que la possibilité d’en faire des copies d’écran et de les faire circuler de nouveau existe toujours. Et qu’aucun acte de publication numérique ne peut ou ne doit être considéré comme « éphémère ».

Sur l’ajout d’une forme de friction en n’autorisant pas les RT et autres Likes, cela mérite d’être salué (pour autant que cela perdure dans le temps) même si cette ingénierie première de la viralité (et donc des discours polarisants y compris haineux) demeure bien sûr fonctionnelle dans les tweets….

Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid
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