Football et théorie critique

Le football oscille entre mythologie et fait social total. Dans son nouvel ouvrage, Luis Martinez Andrade, docteur en sociologie et spécialiste de la théologie de la libération, envisage ce sport à partir du premier terme. Ce sont les mythologies du football qu’il explore en vingt-huit courts textes, qui nous font traverser périodes, pays et problèmes du ballon rond. Nous publions, avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’éditeur, quelques extraits de cet ouvrage (L’Harmattan, collection « Hispanoamericana. Essais et littérature »).

Ma relation avec le football a traversé différentes phases. Dans mon enfance, elle était empreinte d’une profonde vénération. Dans ma jeunesse, paradoxalement, elle était marquée par un intérêt voilé et un rejet conscient de sa marchandisation. Aujourd’hui, dans ma maturité, je peux dire qu’il s’agit d’une cohabitation saine. Comme la plupart des garçons, et aujourd’hui de nombreuses filles, en Amérique latine, j’ai rêvé de devenir footballeur. J’ai encore en mémoire les affiches sur les murs des chambres de mes amis avec l’image de l’astre argentin Diego Armando Maradona, du Mexicain Hugo Sánchez et du Colombien Carlos « Pibe » Valderrama. Il était également fréquent de trouver des affiches du Real Madrid, des Chivas de Guadalajara ou du club mexicain América.

À l’âge de huit ans, j’ai eu la chance de voir l’équipe de ma ville, el Puebla de La Franja, remporter le titre de champion et la Coupe 1989-1990 et ainsi obtenir le blason de Champion des champions. Je me souviens encore de cette soirée du 26 mai 1990 lorsque mon équipe Puebla de La Franja, sous la férule de Manuel Lapuente, a conquis le deuxième titre de champion de son histoire en battant les Leones Negros de l’Université de Guadalajara. Ces événements ont laissé une empreinte mnémonique, une représentation du passé qui sculpte notre expérience collective, comme…

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Auteur: redaction