Franc CFA: les conditions sont réunies pour remplacer la monnaie héritée du colonialisme

Jamais dans l’histoire, le franc CFA – une monnaie héritée du colonialisme utilisée dans les pays d’Afrique occidentale et centrale appartenant à la zone franc – n’a été aussi proche de sa disparition.

Le Sénégal a voté massivement pour le candidat de gauche du Pastef Bassirou Diomaye Faye (et son ancien chef de parti Ousmane Sonko), tandis que les gouvernements putschistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger évoquent la possibilité d’abroger le franc CFA depuis un certain temps.

Le Sénégal, sous la présidence sortante de Macky Sall, était un pilier de la tentative de longue date de la France de rester influente parmi ses anciennes colonies, souvent appelées “Francafrique”. Aujourd’hui, M. Faye, nouvellement élu, sous la bannière du “Panafricanisme de gauche”, a promis de rendre son pays plus souverain dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie et de la finance.

Jamais auparavant quatre gouvernements d’Afrique de l’Ouest, dont l’un des leaders régionaux, le Sénégal, n’ont été simultanément désireux et prêts à sortir de l’emprise post-coloniale.

La zone franc CFA a été instaurée par la France, alors puissance coloniale, après la Seconde Guerre mondiale. Son objectif était d’assurer un flux continu et abordable des ressources vers la France.

La zone est divisée en deux parties. La zone du franc CFA de l’Afrique de l’Ouest compte huit membres : Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo et Guinée-Bissau. La zone Afrique centrale en compte six : Cameroun, Gabon, République du Congo, République centrafricaine, Tchad et Guinée équatoriale.

La mobilisation populaire contre la monnaie a été vive ces dernières années en Afrique de l’Ouest.

Cela a conduit à des changements cosmétiques des accords monétaires. Par exemple, en 2019, le président français Emmanuel Macron et le président en exercice de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, ont annoncé le retrait du…

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Auteur: Kai Koddenbrock, Professor of Political Economy , Bard College Berlin