L’Afrique vient de connaître deux pronunciamentos à un mois d’intervalle : fin juillet au Niger, fin août au Gabon. Ils viennent après d’autres qui ont bouleversé le paysage politique de ce que l’on appelait naguère le « pré carré » de la France : Mali (2020/2021), Burkina-Faso (2022) et Tchad (2021, coup d’État perpétré par le fils du président décédé afin de lui succéder et, contrairement aux deux autres, soutenu par la France représentée par Emmanuel Macron, présent aux obsèques d’Idriss Deby). Relativement discret sur le Gabon (dont le président déchu, Ali Bongo, avait encore été reçu en 2021 à Paris par son homologue français) le gouvernement français, relayé par une presse mainstream au garde-à-vous, a évoqué, concernant les pays du Sahel, un « sentiment antifrançais » et des « manipulations de puissances étrangères » (entendez : la Russie) pour expliquer la défiance ouvertement exprimée par les militaires maliens, burkinabés et nigériens contre l’armée française, qui a déjà dû décamper des deux premiers pays, tandis que les nouveaux dirigeants nigériens exigent qu’elle en fasse autant…
Les deux ouvrages dont nous parlerons ici proposent, chacun à leur manière, des versions quelque peu différentes de cette histoire. En effet, il est bien difficile d’y comprendre quoi que ce soit si l’on ignore ce qui l’a précédée, soit l’entreprise coloniale française d’abord, européenne ensuite.
Comme on l’aura compris à la lecture de son titre, Rémi Carayol consacre son livre à la guerre menée par la France au Sahel depuis une décennie. Si, comme moi, vous n’avez pas suivi en détail ces événements depuis 2013, date du déclenchement de l’opération dite « Serval » au Mali, alors il est nécessaire de jeter un petit coup d’œil en arrière pour comprendre le déroulé des opérations.
Ça « commence » – oui, le choix d’un…
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Auteur: dev