Français, ils sont venus lutter à la zad de Lützerath

Alors que la zad de Lützerath a été expulsée dans sa totalité par la police et est en cours de démolition, des centaines d’activistes restent mobilisés dans les alentours, venant du « Unser Aller Camp » (« Notre camp à tous ») — un campement à Keyenberg, le village voisin. Mardi 17 janvier, deux mines de charbon ont été occupées plusieurs heures par le collectif Ende Gelände, des rues bloquées et des actions en solidarité ont eu lieu dans toute l’Allemagne. Greta Thunberg a été nassée puis arrêtée avec environ 200 autres activistes aux abords de la mine de Garzweiler 2, qui doit bientôt avaler le village de Lützerath. Parmi les activistes sur place, plusieurs personnes originaires de France sont venues « par solidarité ».

Sancho : « Je resterai le temps qu’il faudra »

Sancho — « Je me rends à toutes les luttes dès qu’il faut défendre des humains ou l’environnement : j’étais à Notre-Dame-des-Landes, à la zad du Carnet ou encore de la Dune, j’ai soutenu les Gilets jaunes… Je manifeste depuis six ou sept ans : l’important, c’est qu’on soit toujours nombreux et solidaires pour défendre des causes, même si elles ne semblent pas nous concerner directement. Si un jour il devait se passer quelque chose chez moi, dans le Limousin, j’aimerais que des gens viennent aussi en soutien. Je suis anarchiste dans l’idée du partage, du vivre-ensemble, dans la consolidation des alternatives.

J’ai découvert la lutte de Lützerath l’an dernier en restant dix jours dans la zad. C’était magnifique et vivant, comme une sorte de festival permanent. Participer aux luttes en Allemagne est très intéressant, c’est différent de la France. Le camp est très organisé, il y a beaucoup de structures dédiées au mental, à des tâches précises, et même à l’organisation des prochaines actions… En France, tout est souvent plus spontané, moins organisé. Après, il y a le froid et la boue, il faut se serrer les coudes, mais la météo ne nous fera pas reculer. Je resterai le temps qu’il faudra. »

Suma : « C’est l’action la plus risquée de ma vie »

Suma — « Je suis originaire de France, mais je vis aux Pays-Bas. Je suis à Extinction Rebellion depuis trois ans et c’est ma première fois à Lützerath. J’en ai entendu parler l’an passé, c’est l’une des mines qui produit le plus en Europe, je trouve ça fou qu’ils veuillent l’agrandir. Je suis là pour montrer ma solidarité avec ceux qui vivent ici depuis deux ans.

C’est l’action la plus risquée de ma vie, notamment avec la grande manifestation de samedi [14 janvier]. J’étais en première ligne et j’ai été tapée au visage par des gants coqués, ils visaient mon visage. J’ai…

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Auteur: Philippe Pernot Reporterre