France : Derrière les chasses traditionnelles, le braconnage massif des petits oiseaux

Ces dernières années, de scandale en scandale, les chasses traditionnelles ont régulièrement surgi dans l’actualité. Si l’attention se concentre souvent sur la capture à la glu, une technique « cruelle » entre toutes, quelles réalités recouvrent vraiment de telles pratiques que certains ont pu dire anecdotiques, ou marginales ? Des campagnes du Sud-Est ou des Landes jusqu’aux cuisines de la grande gastronomie française, il s’agit bien d’un braconnage massif qui ne dit pas son nom.

« Où sont passés les oiseaux des champs ? » se demandait innocemment, en 2018, la rédaction du Journal du CNRS, le plus prestigieux organisme public de la recherche française. Deux études venaient alors de paraître, indiquant conjointement qu’en l’espace de 17 ans, « un tiers des oiseaux [avaient] disparu des campagnes françaises ».

Alouette des champs, linotte mélodieuse, hirondelle de fenêtre, mésange noire, pigeon ramier, perdrix, le constat est vertigineux : toutes les espèces d’oiseaux, ou presque, sont en déclin dans tous les milieux, boisés ou agricoles, citadins ou résidentiels.

Les auteurs des deux études mettaient en cause les insecticides (et bien d’autres produits phytosanitaires), dont l’utilisation dépravée contamine l’ensemble des écosystèmes, décimant des cohortes entières d’insectes qui ne viendront jamais nourrir les oiseaux. Car ces trente dernières années, l’Europe aurait également perdu 80 % de ses insectes volants.

Devant une catastrophe si avancée, déjà, le combat acharné contre les chasses traditionnelles mené par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pourrait paraître bien dérisoire. Et pourtant, il est essentiel, dans la mesure où le laisser-faire envers ces pratiques est identique à celui qu’on accorde aux pesticides, et relève de la même guerre des intérêts privés contre le bien commun.

Chasseurs et tenants de l’agriculture…

Auteur: Augustin Langlade
La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr