France Inter : dans les coulisses d'une douce machinerie néolibérale

Avec près de cinq millions d’auditeurs quotidiens, France Inter caracole en tête des audiences radio du pays. Maxime Cochelin y a effectue des remplacements en tant qu’attaché de production, un métier méconnu qui offre une vue panoramique sur la fabrique de l’actualité. Une fois passés les portiques de sécurité, il nous emmène dans les couloirs labyrinthiques de Radio France. Il y a bien sûr, les hiérarchies rigides, les contrats flex, les fiches de paie incompréhensibles, les bureaux en bordel, et les étages en travaux – mais aussi, un certain rapport à la production d’information  : faire de l’actualité, ce n’est pas exactement la même chose que de raconter la vérité. Des choix éditoriaux à la composition de répertoires d’experts polyvalents disponibles pour décliner leurs analyses à toutes les sauces, il nous détaille les mécanismes et le fonctionnement de cette gigantesque machine parfaitement huilée, au point que jamais la logique à l’oeuvre ne soit questionnée.

J’arrive par la ligne 6 du métro, en aérien. Petit coup d’œil vers la tour Eiffel, à quelques centaines de mètres sur ma droite quand je passe sur le pont Bir Hakeim. Je descends à Passy. C’est les vacances scolaires, les rues du XVIe arrondissement de la capitale sont plutôt vides. Outre les éboueurs, les gardiennes d’immeuble (des femmes, bien sûr) ou les travailleurs du bâtiment, il n’y a pas grand monde. La plupart des riverains se sont échappés pour rallier leur demeure provinciale. Je longe une série d’immeubles haussmanniens avec vue sur la Seine, un épais tapis rouge débute au rez-de-chaussée, des petites piaules tout en haut, et entre les deux des grandes fenêtres. C’est tout propre, rien ne dépasse, rien ne se passe. J’ai toujours la même remarque en tête : ce quartier est d’un ennui total. Pas de charme, pas d’élégance, ça transpire juste l’argent. J’aperçois la Maison de la radio (et…

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Auteur: dev