Que des journalistes se pavanent chez d’autres journalistes est loin d’être une nouveauté. Il en va même d’une routine dans un paysage médiatique ivre de lui-même, starifié et carriériste, où chaque média se comporte comme une entreprise en quête de parts de marché et chaque vedette de « l’information », comme une marque de vente et d’autopromotion. Loin de faire exception à la règle, le service public s’adonne au marketing « people » avec délice. Le pôle commercial de Radio France n’a jamais lésiné sur les moyens pour donner à voir sa station-phare : les visages des animateurs trônent sur les réclames géantes en pleine rue ou dans le métro, grignotent les espaces publicitaires des grands quotidiens et flottent sur la façade de la Maison ronde. Comme la télé, la radio fabrique ses « gueules ». Et ils en sont sûrs, les « gueules » font vendre. Surtout si les copains mettent la main à la pâte.
M le magazine du Monde, par exemple, qui a tenu à tresser les lauriers d’Adèle Van Reeth début septembre. Une patronne qui « fait entendre sa différence à France Inter »… et suscite surtout la courtisanerie du journal de référence : sept pages durant, insignifiance et dépolitisation raflent la mise. Si la communauté des journalistes aura sans doute décelé quelque intérêt aux « révélations » de la proximité d’Adèle Van Reeth avec le courant du Printemps républicain – scoop ! –, ces dernières ne pèsent rien face à l’avalanche des mièvreries journalistiques ordinaires : le physique de l’intéressée, son « contact facile », les « cocktails qu’elle prépare « à l’arrache » »… L’enjeu n’est pas d’informer, mais de fabriquer des personnalités et de construire des notoriétés.
Idem du côté de Télérama (30/08), qui s’entretenait avec Nicolas Demorand quelques jours plus tôt : un homme « au cœur de la machine médiatique » qui…
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Auteur: Pauline Perrenot