François Ruffin : « Le premier irresponsable, c'est Macron »

Après trois jours de débats agités, ponctués notamment par les propos d’Emmanuel Macron, qui a expliqué au Parisien que les non-vaccinés étaient « irresponsables » et n’étaient « plus des citoyens », les députés ont adopté, jeudi 6 janvier à 5 h 25, le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire avec 214 voix pour, 93 contre, et 27 abstentions. Les sénateurs examineront le texte à partir de lundi, pendant trois jours. Pour le député La France insoumise François Ruffin, opposé au texte et à l’instauration du passe vaccinal, c’est le président qui est « irresponsable ».


Reporterre — Comment avez-vous réagi aux propos d’Emmanuel Macron qui a déclaré vouloir « emmerder » les non-vaccinés ?

François Ruffin – Pour l’instant, les gens qui choisissent de ne pas se faire vacciner ne sont pas dans l’illégalité. Pour ma part, je me sens député de tous les Français de mon coin et même d’au-delà : qu’ils m’aiment ou pas, qu’ils fument ou ne fument pas, qu’ils soient vaccinés ou non. Je ne trie pas. Macron lui, vient de dire qu’il n’est pas le président de tous les Français et que certains feraient l’objet d’une déchéance de citoyenneté décidée par lui tout seul. On n’est pas dans le sanitaire ; on est dans le policier, point barre.

Il a aussi dit que les irresponsables n’étaient plus des citoyens. Mais le premier irresponsable, c’est lui. Qu’a-t-il fait de l’hôpital ? 17 000 lits ont été fermés pendant son mandat, dont 5 700 pendant l’année Covid.

En novembre, bien avant la cinquième vague, on a lancé l’initiative « Allô Véran » : à chaque fois qu’un service d’urgences ferme, on envoie un tweet à Olivier Véran [le ministre de la Santé]. Dans mon coin, le service de Senlis (Oise), a fermé par manque de personnel. Saint-Calais, Mamers, Draguignan, Moissac… Dans de nombreuses villes, les urgences ferment complètement, ou la nuit, ou le week-end, ou sont suspendues, ou ferment leur service pédiatrique. On en est à 76. Ce n’est pas à cause du Covid ! C’est à cause de la politique de Macron et de Véran. En pleine année Covid, ils disaient que la nation devait être reconnaissante à l’égard des soignants, qu’ils étaient en première ligne, qu’ils étaient vraiment admirables et qu’il y aurait un après pour l’hôpital. Mais dans le budget qui a suivi, les soignants ont vu 5 700 suppressions de lits, un milliard d’euros d’économies sur l’hôpital et zéro poste…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre