« Freaks » de Tod Browning : Carnaval doit réapparaître

Tod Browning & le casting de Freaks / Hulton Archives

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Là où est le commencement, là aussi sera la fin. Carnaval doit réapparaître.

Nous parlons ici de la première spiritualité des hommes : celle dont les origines vont se perdre dans la nuit des temps et que toutes les religions, après s’en être inspirée, ont détourné et attaqué. Des cérémonies indiennes de Holi aux Lupercales romaines, en passant par les Dionysies de la Grèce Antique et les fêtes du nouvel an, les périodes de l’année que l’on dit « festives » sont des réminiscences de celle-ci. Des temps de transe et de métamorphose, de rupture avec la vie quotidienne laborieuse et de retour à l’état primitif divin. Cette période où l’Humanité aurait vécu heureuse, sans inégalités, sans hiérarchies, sans privations, sans divisions : L’Age d’Or.

« En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi et l’honnêteté y étaient pratiquées, écrit Ovide dans Les Métamorphoses. Le châtiment et la crainte étaient ignorés ; on ne lisait pas sur les murs des menaces gravées dans le bronze ; et la foule suppliante des plaideurs ne tremblait pas devant le visage de son juge : sans justicier, tous étaient en sûreté. (…) La terre elle-même, libre de toute contrainte, donnait sans être sollicitée tous ses fruits ; satisfaits d’aliments produits sans nul effort, les hommes cueillaient les baies de l’arbousier et les fraises de la montagne, les mûres adhérant aux buissons épineux et les glands tombés de l’arbre touffu de Jupiter. » 

L’Age d’Or, Ingres

Harvarad Art Museums, Fogg Museum, Grenville L. Winthrop

Nous parlons ici de la première vie des hommes. À défaut d’autres noms, nous l’appellerons Carnaval, même si l’étymologie de son nom est douteuse. Certains disent qu’il s’agit d’un emprunt à l’italien carnevale, littéralement « enlever la viande », ce qui correspondrait à l’arrivée de carême, les quarante jours où l’on doit s’abstenir de manger des aliments gras. D’autres ont parlé de caro vale, adieu à la chair, désignant l’imminence d’une période d’ascèse. Et quelques autres, enfin, y ont vu la contraction du char naval, en relation avec la « barque d’Isis » dont la procession rituelle symbolisait le retour des dieux.

Le rire et les réjouissances fermement condamnés par Tertullien et les Pères de l’Église, l’esprit du Carnaval continua cependant…

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Auteur: Blast info