Frédéric Martel refuse l'asile politique à Julian Assange sur France Culture

Un confrère journaliste meurt à petit feu dans une geôle londonienne en attendant une possible extradition vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison pour avoir révélé, entre autres, des crimes de guerre. C’est à l’évidence le moment idéal pour le dénigrer.

Frédéric Martel désapprouve radicalement l’action de WikiLeaks et de Julian Assange. Il a tenu à le faire savoir le 14 novembre dernier dans « Soft Power », l’émission hebdomadaire qu’il produit et présente sur France Culture depuis 2006, ce jour-là consacrée au thème de l’intelligence artificielle.

Réagissant à la proposition de résolution « invitant le gouvernement à accorder l’asile politique à Julian Assange » déposée par les députés Cédric Villani (désormais non inscrit) et François Ruffin (LFI), et signée par une quarantaine d’élus issus de tous les groupes parlementaires présents à l’Assemblée nationale, Frédéric Martel consacre trois minutes – sur 1h33 d’émission – au sujet.

D’emblée, l’animateur cadre étroitement le débat à propos du fondateur de WikiLeaks et fait dans le sensationnel : « Héros pour certains, traître pour d’autres ». Sauf à considérer que tout journaliste a un devoir d’allégeance à l’égard des États-Unis, le qualificatif de « traître » est absurde, a fortiori quand il est question d’un Australien travaillant en Europe. Il ne serait pas inutile de le préciser…

Le « bon » lanceur d’alerte et le « mauvais » journaliste : du procès en irresponsabilité…

Frédéric Martel s’emploie ensuite à opposer Julian Assange à Edward Snowden. Rappelant que son émission avait précédemment « défendu » l’idée d’accorder l’asile politique au second, il affirme que c’est « plutôt une erreur » de l’envisager pour le premier.

Voici pourquoi, selon lui, « il est intéressant de distinguer les deux cas » :

Autant Snowden, bien qu’il soit clairement coupable de délit, mérite me semble-t-il d’être pardonné, parce qu’il a révélé au grand jour un fonctionnement illégal massif de la NSA, et que cette faute commise par l’agence de renseignement américain est d’une certaine manière très supérieure à celle du jeune informaticien. En revanche, Assange ne me semble pas autant défendable car il n’est globalement pas acceptable en démocratie de rendre toutes les données publiques indistinctement et sans tri, surtout pas celles comprenant le nom d’agents publics qui peuvent être arrêtés ou assassinés par des…

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Auteur: Laurent Dauré Acrimed