Alors que la destruction de l’Enseignement supérieur et de la recherche a franchi un nouveau palier avec la promulgation de la Loi de Programmation de la Recherche le 24 décembre 2020, alors que la pandémie n’en finit pas d’épuiser des universités abandonnées, la chasse aux sorcières et l’ensemble des attaques contre les libertés académiques menées par Frédérique Vidal mettent en danger l’exercice de nos missions.
En France comme à l’étranger, la sidération et l’indignation
Le 20 février, une tribune collective publiée dans Le Monde appelait à la démission de la ministre. D’abord portée par 600 membres du personnel de l’Enseignement supérieur et de la recherche, elle a recueilli en une semaine plus de 22 000 signatures, venues de toutes les disciplines académiques. Dans le monde universitaire, une mobilisation aussi large est exceptionnelle. La vague de protestation n’en finit pas de monter.
Les principales instances nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche publique, telles que le CNRS, la Conférence des présidents d’universités (CPU), la Commission permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) ou encore l’alliance thématique nationale en sciences humaines Athéna ont dénoncé, dans des communiqués sévères, l’instrumentalisation de l’ « islamogauchisme » , « pseudo-notion qu’il conviendrait de laisser à l’extrême droite qui l’a popularisée » (CPU), et les « tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche » (CNRS). Dans des motions argumentées, des sections du CNU déplorent le « procès en absence de pluralité » dénué de toute « validité empirique » (19ème section), ou « les attaques ineptes et dangereuses » des ministres Vidal et Blanquer (22ème section). Elles ont lancé l’appel du 5 mars pour « reprendre en main notre destin collectif, au nom des libertés académiques et de la souveraineté universitaire » . Des UFR et des laboratoires ont également voté des motions, s’alarmant de voir bafouer le principe de l’autonomie de la recherche, dénonçant les menaces que fait peser sur la communauté scientifique la diabolisation de la pensée critique.
Des syndicats représentatifs ont rejoint le chœur des appels à la démission, suivis par de multiples associations professionnelles, des sociétés savantes, la Conférence permanente des chargé·es de mission Égalité-Diversité de l’Enseignement supérieur et de la recherche (CPED) et un collectif de cinquante revues…
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Auteur: gillesmartinet