Fresque du climat : le jeu qui plaît au CAC 40

C’est un « jeu » de 44 cartes qui parvient à vous mettre le moral à zéro en deux heures. Et pour cause, les cartes permettent de comprendre facilement les liens entre gaz à effet de serre, activités humaines, et changements climatiques, ainsi que leurs conséquences sociétales, humanitaires, environnementales et géopolitiques. Elle offre une vision « inédite » même aux plus chevronnés, informe vite et bien des personnes sans grandes connaissances scientifiques. En deux heures, les participants découvrent les cartes (agriculture, acidification des océans, hausse de la température de l’eau, vecteurs de maladie, fonte des calottes glaciaires…) et doivent les remettre dans l’ordre logique. Sans aide apparente. Ils découvrent ensemble, tâtonnent, essaient, réfléchissent…

Un de ses adeptes dit de ce jeu qu’il fait « sauter le verrou entre le nombre de connaissances à absorber et le fait d’oser les absorber ». En trois ans, la Fresque du climat est ainsi devenue l’outil pédagogique que les vieux briscards de l’écologie attendaient car elle réussit là où documentaires, livres, milliers d’articles et de reportages échouent en grande partie : faire en sorte que les gens s’approprient les enjeux et l’ampleur du bousin climatique. « Même s’il y a eu un rattrapage médiatique ces deux dernières années, le déficit de compréhension du sujet reste énorme », dit Vincent Rabaron, « fresqueur » professionnel et fondateur du cabinet 21-22.

Colère et coup de massue

La claque, tout le monde y passe. Ce fut le cas de Céline, Pierre-Olivier, Bruno, Juliette… et des 10 000 bénévoles qui « fresquent » un peu partout en France. « J’étais déjà engagée dans un café associatif, confie Céline, mais je n’ai vraiment compris l’ampleur du problème qu’avec la fresque. Après ma première expérience, j’étais très en colère. On ne nous disait pas tout depuis tout ce temps ? Mais aussi dépitée : à quoi bon agir, vu l’ampleur des problèmes ? » Elle a rejoint très vite l’association, s’est formée comme animatrice et fresque « autant que possible », à la COP25 à Madrid, auprès des étudiants de grandes écoles, d’activistes, de salariés… « Fresquer » un groupe, c’est animer un atelier de trois heures : deux heures de « jeu » puis une heure de débriefing aux bons soins de l’animateur. Sa responsabilité est immense car il s’agit d’accueillir les émotions déclenchées, entre coup de massue sur le râble et envie décuplée d’agir….

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Auteur: Reporterre