Frexit progressiste ou « Opt Out » – une réponse à Jean-Luc Mélenchon sur la manière d'aborder la question européenne — Georges GASTAUD

Mélenchon : fini le « Plan B », vive L’ « Opt Out » !

Finie désormais pour Jean-Luc Mélenchon la judicieuse dialectique Plan A / Plan B qui formait le cœur de la campagne insoumise de 2017 et que résumait la formule à deux temps : « L’UE, on la change ou on la quitte ! ». Une dialectique qui attira nombre de militants ouvriers euro-critiques quitte à choquer les sociaux-démocrates de gauche à demi-euro-soumis comme Clémentine Autain ou comme l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Désormais J.-L. Mélenchon, qui a mis beaucoup d’eau mariale dans son vin initialement euro-insoumis, déclare qu’il n’imagine même plus sortir de l’UE (« Je ne suis pas frexiter, je suis pour l’ « opt-out ! », déclare-t-il en substance) ; désireux de rassurer avant tout cette euro-gauche plus que modérée issue du P.S. qui tremble à l’idée de Frexit progressiste, et peu soucieux de décevoir les militants franchement communistes et indépendantistes qui lui avaient apporté un soutien vigilant en avril 2017, J.-L. Mélenchon promet désormais que, sitôt élu, il pratiquerait ce qu’il appelle l’opt-out (et vive la langue française et le droit des électeurs populaires à comprendre, c’est un minimum !, les propos de ceux qui briguent leurs suffrages !) à propos de chacune des directives et autres sommations européennes…

L’illusion d’une semi-insoumission européenne « à la carte »

Le seul problème, cher citoyen Mélenchon, c’est que l’UE ne vous répondra sûrement pas : « Chiche, cher camarade insoumis, allons-y pour du “ coup par coup ” ! » ; en effet, les traités européens (ainsi en va-t-il de tout traité, voire de tout contrat !) forment des menus insécables et des blocs juridiques cohérents, et non pas de petits plats au quinoa éligibles « à la carte », consommables au coup par coup et rejetables « au choix » du consommateur national… Si, avant même d’avoir affronté la première négociation tendue avec l’UE qui suivrait son élection, le candidat « insoumis » devenu président s’engage par avance à ne jamais claquer la porte de l’UE (et a fortiori de l’euro), il s’interdit d’avance d’installer un rapport des forces gagnant pour le camp populaire qui l’aurait porté à l’Élysée. Et c’est d’ailleurs ce que J.-L. M. expliquait lui-même imparablement en 2017 face aux euro-constructifs de tous poils. La « gauche radicale » grecque d’Alexis Tsipras a d’ailleurs fait naguère la destructive et suicidaire expérience de cette…

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Auteur: Georges GASTAUD Le grand soir