Frites, fromage, miel… Ces aliments qui pourraient nous manquer cet hiver

Allons-nous manquer de fromage ou de pommes de terre cet hiver ? La question peut prêter à sourire, mais n’est pas si loufoque.

Depuis le début de l’été, la France subit des canicules à répétition, et une sécheresse persistante. Des conditions climatiques qui ont un impact direct sur la production agricole. Reporterre dresse une liste (non exhaustive) des aliments menacés par le manque d’eau.

Dans le Cantal, le Salers est une des premières victimes collatérales de la sécheresse. Ce fromage fermier est fabriqué à partir de lait de vache cru et entier. Pour respecter le cadre de son appellation d’origine protégée (AOP), les vaches laitières doivent être nourries exclusivement à l’herbe. Sauf que ce n’est plus possible : les pâturages du département sont secs. Tout a grillé.

Depuis le 12 août, la production de Salers est donc stoppée, pour une durée indéterminée. «  [Si les vaches étaient nourries] avec plus de foin, la pâte serait plus blanche, on aurait moins d’arômes. Notre produit a quand même une certaine notoriété auprès des consommateurs, on ne veut pas la casser », a justifié à contre-cœur Laurent Lours, responsable de l’AOP, au micro de France Bleu Pays d’Auvergne.

Face à cet arrêt forcé, il sera plus compliqué de trouver du Salers cette année en magasin. Mécaniquement, les prix vont augmenter, pour tenter de compenser la perte financière des éleveurs. « Pour 1 000 litres de lait transformés en cantal [une autre variété de fromage], nous gagnons 200 euros de moins qu’avec le Salers », détaille Laurent Lours à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Les vaches Salers ne produiront pas le fromage du même nom cette année. © Pierre-Olivier Chaput / Reporterre

La production de Salers est menacée à cause de son cahier des charges très spécifique, mais beaucoup de fromages sont concernés par la sécheresse. « Il est probable [que les vaches] soient moins nourries à l’herbe que les années précédentes », a reconnu Thomas Dantin, représentant des trois indications géographiques protégées (IGP) de Savoie (emmental, tomme et raclette), dans un communiqué.

En outre, le stock des fourrages secs, dédiés à l’alimentation des animaux cet hiver, est d’ores et déjà plus bas que les années précédentes. « Il va falloir vendre des animaux parce qu’on ne va pas pouvoir tous les nourrir. C’est ce qui nous fait craindre une forte baisse de production de lait à l’automne », a prévenu Thierry Roquefeuil, président de la Fédération…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion Reporterre