Front populaire : les assos écolos entrent dans la danse

Tandis que les paroles défilent, on entend à travers le téléphone le bruit du clavier qui s’agite. Chloé Gerbier envoie des messages en tout sens. La militante de Terres de luttes, une association qui soutient les citoyens opposés aux autoroutes, fermes usines et autres mégaprojets, tente de recenser les actions des collectifs locaux sur une carte. « Ça se mobilise partout », dit-elle. Depuis le 9 juin au soir, et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, tout le réseau écolo a suspendu les affaires en cours et s’est mis en action.

« Dès le lundi matin, nous avons réfléchi à comment s’organiser pour participer à un mouvement qui fasse en sorte que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir », raconte Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France. « On n’avait jamais vu une émulation pareille », constate Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac, qui a abandonné ses campagnes en cours pour mettre toutes ses forces dans la bataille contre l’extrême-droite. « On a un pic de dons, on n’arrive pas à gérer le nombre de demandes. »

« Ce qui détruit la biodiversité, c’est un système économique »

L’urgence est vitale. Les militants écologistes subissent déjà en France une répression policière plus dure qu’ailleurs en Europe, selon un rapporteur de l’ONU. Avec un RN dominant l’Assemblée nationale et le gouvernement, « ce serait encore pire », craint Chloé Gerbier, qui ajoute : « L’élargissement de l’arsenal pénal contre les militants s’est fait avec les voix du RN. »

Sans compter que « les analyses de son programme montrent que la politique du RN va aggraver les problèmes environnementaux », souligne aussi Arnaud Schwartz, vice-président de France Nature Environnement (FNE), fédération de plus de 6 000 associations environnementales aux 900 000 adhérents sur le territoire. « Ce qui détruit la biodiversité, c’est un…

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Auteur: Émilie Massemin, Marie Astier