L’appel qui suit, rédigé en 2011 – traduit en huit langues dont le chinois, le japonais et le russe – connut plusieurs versions et porte les marques de son moment d’écriture : il fallait prendre connaissance de la complexité du domaine, de ses spécificités japonaises et de son actualité cataclysmique, tout en tachant de s’extraire des questions purement scientifiques ou techniques. C’est pourquoi, s’appuyant sur les seules leçons disponibles, celles tirées du désastre de Tchernobyl survenu en 1986, il s’essayait à retisser des liens avec Hiroshima car il apparut que les réacteurs nippons furent bel et bien érigés sur les failles de la mémoire, à plus d’un titre.
Mais après une rencontre avec Chris Busby et Alexeï Yablokov lors d’un colloque de juin 2012 à Genève, il devint absolument évident qu’il était plus que nécessaire d’élaborer une nouvelle approche historique, politique et philosophique des débuts du nucléaire aux Etats-unis, fin 1941.
Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima : des crimes contre l’humanité国际呼吁广岛,切尔诺贝利,福岛:反人类罪国際アピールヒロシマ、チェルノブイリ、フクシマ:人道に対する罪Хиросима, Чернобыль, Фукусима : преступления против человечества
Depuis 1945, plus de 2 400 explosions aériennes, sous-marines ou souterraines ont eu lieu dont la « Tsar Bomba » sa puissance équivalait à près de quatre mille fois ( ! ) celle d’Hiroshima. Le 30 octobre 1961, sa détonation en mer de Barents a provoqué un séisme de magnitude 5 et engendré une boule de feu de 7 kilomètres de diamètre. On a pu apercevoir l’éclair de l’explosion à près de mille kilomètres du point zéro, le champignon atomique a atteint une altitude de 64 000 mètres avec un diamètre de 30 à 40 kilomètres et la chaleur a été ressentie a 300 kilomètres. La Tsar Bomba aurait pu infliger des brulures au troisième degré à plus de 100 kilomètres de distance et sa zone de destruction totale mesurait de 25 à 35 kilomètres de rayon.
Il ne faudrait pas pour autant en oublier les déchets radioactifs massivement rejetés en mer jusqu’en 1993, les innombrables « incidents » et les dizaines d’accidents de grande ampleur dans les centrales dont les premiers connus datent de l’automne 1957 à Windscale (rebaptisé Sellafield, sur la côte N-E de l’Angleterre) et Maïak (au S-E de l’Oural, en Russie).
Les enjeux sont tellement considérables que les conséquences de…
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Auteur: lundimatin