Fusées

Un nombre considérable de textes ont été écrits concernant le meurtre de Nahel et les émeutes qui ont éclairées les nuits de nombreux quartiers de France au début de l’été 2023. Beaucoup a été dit, et, comme souvent, les sociologues ne sont pas restés muets : convaincus de faire autre chose que de commenter l’actualité, ils se sont efforcés de raconter le fait social, de parler de déterminismes, d’habitus, de souffrance. Contre la faiblesse d’une certaine démarche qui cherche à objectiver le monde, ses phénomènes et ses mouvements, et afin d’enterrer -pour de bon on l’espère – l’usage de catégories d’analyse fades et univoques, l’auteur de cette article propose de regarder ces évènements du début d’été non pas en tant que phénomène, mais plutôt depuis leurs feux d’artifice.

« Si tant de feux d’artifice ont été tirés ces derniers jours, on peut les voir aussi comme des fusées de détresse envoyés par les habitants des quartiers qui veulent signifier aux autres : regardez-nous, nous-aussi sommes en danger par rapport à la police. »
Tweet par Geoffroy de Lagasnerie le 30 juin 2023.

Laganiaiserie

Inutile de rappeler le contexte, il est récent. Il n’est pas inutile en revanche de préciser que mes intentions ne sont pas particulièrement belliqueuses à l’égard du pauvre Lagasnerie, déjà bien malmené par ce que la droite et l’extrême droite comptent de plus répugnant. Je ne serai pas tendre non plus car il est rare de trouver pareil concentré d’inepties en une seule phrase. Mais aux lynchages, viscéralement je répugne, sur la place publique comme sur Twitter, espace qui, comme chacun sait, leur est aujourd’hui intégralement dédié. Il se trouve que je m’apprêtais à dire quelques mots de ces feux d’artifice, devenus enjeux majeurs de sécurité nationale : ces fameux « mortiers » qui alimentent les fantasmes guerriers et dont les effets dévastateurs…

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Auteur: dev