La Commission européenne avait envisagé que le G20 qui se tient actuellement au Brésil soit l’occasion d’annoncer une conclusion de l’accord UE-Mercosur. Cela ne sera pas le cas. Le collectif national Stop Mercosur, qui regroupe ONG, associations et syndicats opposés à cet accord, s’en réjouit. Mais la bataille n’est pas finie, l’accord est loin d’être abandonné : qui a véritablement intérêt à vouloir adopter quoi qu’il en coûte cet accord de libre-échange alors que les oppositions se font toujours plus fortes ? Quels en seraient les gagnants ?
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, le Mercosur et l’Allemagne ne seraient pas en eux-mêmes les gagnants, ni l’agriculture européenne prise dans sa globalité la perdante. Un accord de libre-échange, parce qu’il met en concurrence des secteurs, des filières et des entreprises qui s’inscrivent dans des systèmes économiques, sociaux, environnementaux très différents, génère automatiquement des gagnants et des perdants dans chaque secteur, dans chacune des filières.
Quels gains économiques globaux ? Les gains économiques attendus – et incertains tant les projections sont fragiles – sont faibles : l’étude d’impact de la Commission européenne prévoit pour l’UE une augmentation de PIB négligeable de 0,1% sur 10 ans, et une baisse de 0,1% pour le Mercosur. La même étude anticipe néanmoins une hausse du chômage dans les secteurs automobile, de l’industrie, de la chimie et de la pharmaceutique dans les différents pays du Mercosur, ainsi que dans leur agriculture familiale (lait, etc). Et de forts impacts sur certaines filières agricoles européennes.
Les effets attendus secteur par secteur, filière par filière, sont assez bien documentés :
- l’élevage agro-industriel de viande bovine et de volailles du Mercosur va gagner des marchés au détriment de l’élevage européen le moins compétitif et le moins protégé ;
- les industries du sucre et de l’éthanol du Mercosur va…
Auteur: Collectif Stop CETA/Mercosur