Game of drones

John Johnston. — « Drone Warfare Decoration » (décoration avec guerre de drones), 2015.

Alors qu’au début des années 2000, une poignée seulement de pays — dont les États-Unis et Israël — étaient capables d’en fabriquer et d’en utiliser, les drones armés sont aujourd’hui en dotation dans quatre-vingt armées dans le monde. Il en existe plusieurs centaines de modèles, des nano-drones de quelques dizaines de grammes à des aéronefs aussi imposants que des chasseurs ou avions de ligne.

Ces machines, dans leur version d’observation ou reconnaissance, présentent les avantages de « l’œil déporté » : un gain de temps, d’énergie, de personnel — puisque sans pilote à bord ; des capacités de visionnage, de captation d’image ; la possibilité de transporter des charges, y compris bien sûr d’armes ou projectiles.

L’usage de ce qui est sous sa forme légère une « arme des pauvres, du faible au fort » a eu tendance à se banaliser. On peut fabriquer son drone en kit, et militariser aisément un engin acheté dans le commerce pour quelques dizaines ou centaines d’euros, qui peut ensuite s’attaquer à des cibles de haute valeur : blindés, chars, systèmes radar, etc. On peut aussi multiplier ces armes, et envisager des attaques en essaim, pour saturer les défenses de l’adversaire, et avoir une chance de les franchir.

Flop militaire, coût majeur

Outre les grandes puissances et le petit Israël — qui avaient une longueur d’avance — des pays comme la Turquie, l’Iran, l’Inde se sont lancés avec efficacité dans l’industrie du drone. Une vingtaine de Bayraktar turcs équipés de missiles à guidage laser — 5 millions de dollars l’unité, tout de même, pour ces vrais avions sans pilote — ont aidé l’armée ukrainienne à contenir les colonnes blindées lancées vers Kiev par Vladimir Poutine en 2022. De leur côté, les forces russes ont recouru plutôt aux Shahed…

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Auteur: Philippe Leymarie