Garches, Strasbourg, Tours… des villes françaises mettent les femmes à l’honneur en renommant leurs rues

En France, seulement 5% des noms des rues et 2% des boulevards se conjuguent au féminin. Face à l’invisibilisation des femmes qui ont marqué l’Histoire, des initiatives fleurissent sur l’ensemble du territoire pour rétablir l’équilibre. Un article de Nora Guelton.

Plus question pour les Garchoises et Garchois de flâner le long de l’allée du Marquis de Mores ou de prendre un café place Charles Devos. Ces deux personnages racistes ont été priés, suite à une vaste consultation citoyenne lancée par la ville de Garches, de laisser leurs odonymes à Simone Veil et Marie Curie, élues par les habitants de la ville pour les remplacer. 

Jusque-là, aucune rue de la commune ne portait le nom d’une femme. 

« Donner des noms de rues à des femmes, à des personnes issues de minorités visibles, sexuelles ou en situation de handicap, concrètement, c’est montrer le visage d’une société plus inclusive, où chacune et chacun ont leur place dans l’espace public », explique Ophélie Latil, fondatrice de Georgette Sand, pour La Relève et La Peste

Ce collectif, qui travaille à l’émancipation et la visibilité des femmes dans l’espace public, s’est fait connaître notamment pour avoir milité pour la suppression de la TVA sur les produits d’hygiène féminine (dite “taxe tampon”) et la publication de l’ouvrage Ni vues, ni connues sur les mécanismes d’invisibilisation des femmes dans l’Histoire. 

Car pour « féminiser » les noms des rues, encore faut-il en effet trouver dans les livres d’histoire des profils de femmes qui ont marqué leur temps. 

“Ouvrez un manuel scolaire, cherchez les femmes. Déjà, il y en a peu : Aliénor d’Aquitaine, Jeanne d’Arc, Marie-Antoinette. Et puis, elles ont toutes très mal fini. Là-dessus, la cas d’Aliénor d’Aquitaine est très intéressant. C’était une femme très puissante, elle a fait un travail de diplomatie à l’échelle européenne, érigé toutes les fortifications de la côte Atlantique des Pyrénées jusqu’à l’Écosse, et on continue à dire aujourd’hui qu’elle était incestueuse, dépensière, frivole. Le récit implicite qui accompagne les portraits de femmes illustres dans les livres d’histoire, pour les petites filles c’est : ne faites pas comme ça chez vous”, explique Ophélie pour La Relève et La Peste

Pourtant, celles et ceux qui s’attèlent, partout en France, à déterrer de l’histoire celles qui en ont été effacées n’en finissent pas de découvrir des centaines de profils de…

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Auteur: La Relève et La Peste