Voilà plus de deux ans et demi que Giorgia Meloni est à la tête de l’Italie. À mi-mandat, la cote de popularité de la cheffe du gouvernement de coalition entre la droite et l’extrême droite semble inébranlable. Un sondage du 25 avril 2025, réalisé par Ipsos, donne son parti Frères d’Italie à presque 28 % d’intentions de vote si des élections avaient lieu ce mois-ci. Lors des législatives de 2022, le parti de Meloni avait recueilli 26 % des voix.
Durant ces trente premiers mois au pouvoir, la dirigeante d’extrême droite a fait passer plusieurs textes liberticides, dont une loi qui fait encourir de la prison ferme aux activistes climatiques. Elle a aussi pris des mesures contre les minorités, les personnes LGBTQI+ ou les personnes migrantes – son gouvernement a par exemple poussé au retrait des droits parentaux des mères non-biologiques dans des couples lesbiens. Meloni a même tenté de changer la constitution pour octroyer plus de pouvoirs au président du conseil, c’est-à-dire elle-même, et instituer son élection au suffrage universel direct. Ces réformes successives auraient de quoi faire désespérer nombre de jeunes engagés à gauche. Malgré tout, certains continuent de se mobiliser pour une société plus juste et pour construire un « après » Meloni.
« Le travail collectif, ça me fascinait »
Giacomo Cervo, 24 ans, pose son long manteau sur une chaise et s’assoit à la terrasse d’un bar vénitien sur la place du Campo Santa Margherita. Originaire d’une petite ville de la région, à un peu moins de deux heures de train, Giacomo vit à Venise depuis bientôt cinq ans. Après des études d’histoire et une spécialisation sur celle des mouvements ouvriers, Giacomo a travaillé en tant que serveur, il n’a occupé que des emplois précaires. « L’emploi fixe n’existe pratiquement pas à Venise, surtout dans le centre historique », dit-il.
Le jeune homme, né en 2001, traverse actuellement une…
Auteur: Emma Bougerol