Pensez-vous que les désaccords à gauche sont définitivement indépassables ? Dans ce cadre, quelle union de la gauche souhaitez-vous ?
Clémence Guetté : La gauche de ce pays ne se résume pas à quelques formations politiques qui appellent tous les cinq ans à une primaire et qui rejettent La France insoumise : ce sont aussi des mouvements citoyens spontanés, des organisations de jeunesse, des militants associatifs, des syndicalistes. En cohérence, nous défendons depuis le début l’idée que la seule union capable de l’emporter est l’union populaire avec toutes les forces vives du pays. Elle existe déjà lorsqu’elle se mobilise en ligne ou défile pour la fin du génocide à Gaza, contre l’extrême droite et contre la guerre sociale.
Nous sommes et nous serons toujours les premiers à la défendre, et nous invitons toutes celles et ceux qui s’y reconnaissent à nous rejoindre. Cependant, l’union ne peut exister qu’autour et à partir d’un programme de rupture avec le néolibéralisme, comme cela a été le cas avec le Nouveau Front populaire, la Nupes et les candidatures de Jean-Luc Mélenchon. Tout simplement parce que c’est ce qu’attend le peuple français. Pour les élections municipales à venir, La France insoumise a d’ailleurs appelé les autres forces du Nouveau Front populaire à s’unir sur la base de garanties programmatiques pour faire des communes le premier échelon de la souveraineté populaire.
Il faut arrêter ces débats interminables sur la division de la gauche, cela nous affaiblit tous.
C. Chatelain
Patrick Kanner : Ce qui rend l’union difficile aujourd’hui, ce ne sont pas les désaccords classiques entre les sensibilités de gauche – ils ont toujours existé. Ce qui l’empêche, c’est l’attitude de certains qui préfèrent la conflictualité permanente à la construction collective, la provocation à la responsabilité. On ne peut pas prétendre…
Auteur: Lucas Sarafian