Gaz de schiste, pétrole… Sombre période pour l’écologie au Royaume-Uni

Outre-Manche, depuis fin septembre, un vent de panique souffle sur les organisations environnementales. Des manifestations et des pétitions fleurissent de toutes parts. Voilà seulement un mois que la cheffe du gouvernement est entrée à Downing Street, succédant à Boris Johnson. Mais, déjà, la néolibérale applique et présente de nombreuses mesures à rebours de la lutte contre la crise climatique. Pis, ont accusé les associations Royal Society for the Protection of Birds, National Trust et Wildlife Trust, à leurs huit millions d’adhérents, la dirigeante « mène une attaque sans précédent contre la nature ».

Et pour cause, à travers le pays, les fonds marins, la faune et la flore sauvage, les terres agricoles ainsi que l’eau douce sont menacés par différentes actions engagées — ou sur le point de l’être — par la Première ministre, Liz Truss. Première décision, symbolique : la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique le 22 septembre. « Le Royaume-Uni est devenu dépendant des prix mondiaux de l’énergie […], qui ont grimpé en flèche. La Russie utilise sa production de gaz comme moyen de pression sur d’autres pays et nous ne voulons pas nous retrouver dans cette position, s’est justifiée la Première ministre sur BBC Lancashire. Donc, ce que je veux, c’est plus d’énergie locale. Et cela signifie utiliser les ressources de la mer du Nord, les énergies renouvelables, le nucléaire mais aussi la fracturation hydraulique. »

L’industrie du gaz de schiste devrait reprendre dans six mois, a ajouté la leader du parti conservateur. La technique avait pourtant été bannie en 2019 par son prédécesseur : elle est à l’origine de tremblements de terre et de pollution des nappes phréatiques. La volonté de Mme Truss risque néanmoins d’être douchée car la fracturation est « très difficile » au Royaume-Uni en raison d’une « géologie compliquée », a prévenu dans la presse britannique le géologue Chris Cornelius — il est aussi fondateur de l’entreprise Cuadrilla Resources, qui a construit les premiers puits de fracturation hydraulique modernes. D’autant que selon un rapport de la British British Geological Survey rendu public il y a deux semaines, « il n’est pas possible d’identifier toutes les failles qui pourraient héberger des tremblements de terre d’une magnitude allant jusqu’à 3 ».

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Auteur: Nina Guérineau de Lamérie Reporterre