Gaz liquéfié : l'Allemagne va générer « des émissions de CO2 sur des décennies » malgré ses ministres écologistes

Ils sont côte à côte au premier rang. Des représentants du ministère de l’Économie allemand, du ministère régional de l’Environnement du Nord-Ouest du pays, avec des cadres de la multinationale allemande de l’énergie RWE et de l’entreprise de navires méthaniers Hoëgh. Une poignée d’hommes en costume, tous d’accord.

Ils sont venus défendre de concert le projet de terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) qui doit entrer en fonction d’ici la fin de l’année dans la petite ville allemande de Brunsbüttel, sur l’embouchure de l’Elbe, près de la mer du Nord. Une installation similaire, de TotalEnergies, doit entrer en fonction en France, au Havre, l’année prochaine, là aussi avec l’argument de se rendre indépendant du gaz russe. La France compte déjà trois terminaux méthaniers fixes à Dunkerque, Montoir-de-Bretagne, près de Nantes, et Fos-sur-Mer.

Un nouveau terminal de gaz liquéfié doit aussi arriver au Havre

Dans la salle polyvalente de la commune allemande de 12 000 âmes, les habitants et quelques habitantes sont venus en nombre à la réunion d’information. L’audience écoute avec attention les détails techniques exposés par les uns et les autres.

« Vous avez vu, l’opposition au projet est minime », regrette Norbert Pralow, qui était là lui aussi, et l’un des seuls à poser des questions critiques. Lui n’en veut pas de ce terminal méthanier. « Pour moi, il faut sortir des énergies fossiles », résume l’ancien ingénieur en construction navale devenu activiste écologiste au sein de la branche allemande des Amis de la terre (BUND).

Importer du gaz sous forme liquéfiée est pourtant devenue une priorité pour le gouvernement allemand depuis le 24 février dernier et le début de la guerre russe contre l’Ukraine. Jusqu’à au printemps 2022, plus de la moitié du gaz allemand provenait de Russie. Depuis, l’Allemagne veut devenir indépendante du gaz russe, et cela le plus vite possible.

S’affranchir du gaz russe

Avec plus de livraisons de gaz naturel provenant de Norvège et des Pays-Bas, la part du gaz russe est tombée à environ 35 % début mai et 26 % fin juin, a annoncé le ministère allemand de l’Économie. De son côté, la Russie a réduit ses livraisons de gaz. Depuis le 1er septembre, plus aucun m3 de gaz russe ne transite par le gazoduc Nord Stream 1. Dans le même temps, le prix du gaz a explosé outre-Rhin. Pour les ménages qui se chauffent au gaz, jusqu’à un doublement des factures est annoncé.

« En important du gaz naturel liquéfié,…

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Auteur: Rachel Knaebel