Gaz, pétrole, minerais… L'Antarctique captive les grandes puissances

Vous lisez la partie 1 de l’enquête « L’Antarctique, terre de convoitises ». La partie 2 sera publiée demain.


• Cette enquête est diffusée en partenariat avec l’émission La Terre au carré, de Mathieu Vidard, sur France Inter.


Métaux rares et précieux, combustibles fossiles ou nucléaires : l’Antarctique abrite des ressources capitales dont raffole l’humanité. Un coffre-fort glacé verrouillé par un traité doublé d’un protocole qui préserve le continent d’une potentielle exploitation minière… jusqu’en 2048. Mais après ?

Alors que plane le spectre de la pénurie et que la demande en matières premières augmente, ces 14 millions de km2 font office d’épicerie bien garnie. Ils gardent au frais — pour encore quelques décennies — un ensemble de 220 minerais qui aiguisent les appétits.

L’Antarctique est le cœur restant d’un gâteau riche, mais déjà bien boulotté : le Gondwana, un supercontinent qui a commencé à se fragmenter il y a plus de 200 millions d’années et a donné naissance à l’Australie, l’Inde, l’Afrique et l’Amérique latine… Plantée au milieu de l’océan austral, sous les 60e mugissants, sa masse rocheuse est une pépite écrasée sous plus de 1,6 kilomètre de glace (en moyenne) dont les sous-sols regorgent théoriquement des mêmes minerais, ressources fossiles, pierres précieuses… que ses cousins éloignés. Sauf que cette terre est consacrée à la science et la paix depuis la signature du Traité de l’Antarctique (TDA) en 1959 — qui a acté qu’elle serait non militarisée et gelé toute prétention territoriale.

Cette richesse des sous-sols a-t-elle été confirmée ? Au début des années 1980, sous couvert de science, différents pays ont lancé leurs limiers à la recherche d’or noir et d’or tout court. John C. Behrendt, un géologue étasunien, était chargé de cartographier le potentiel de ce continent inhabité. « Les mesures/échantillons qui revenaient montraient la présence de métaux (fer, cuivre, molybdène, or, argent, nickel, cobalt, platine, chrome, manganèse, etc.), de minerais (mica, quartz, graphite, phosphate, etc.), sans oublier, bien sûr, les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole et uranium). À cela il faut ajouter la présence de nodules polymétalliques », indique-t-il dans son rapport de soixante-quinze pages publié pour le compte du secrétariat de l’Intérieur étasunien.

À l’époque des chocs pétroliers, le pétrole et les minéraux sont alors les plus susceptibles d’être exploités. Mais…

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Auteur: Laure Noualhat Reporterre