Depuis le début du conflit, les pays arabes, qui disent défendre la cause palestinienne, affichent un silence pour le moins curieux. L’opposition à la guerre est plus vigoureusement affichée dans les rues de Londres, de New York ou de Bruxelles. Hormis peut-être Sanaa – entre les mains des houthistes, eux-mêmes engagés dans cette guerre – et Amman, où vit une forte communauté palestinienne, les capitales arabes semblent en total décalage avec la vague mondiale de mobilisation que suscite la poursuite des massacres à Gaza. Même la récente ébullition dans les campus universitaires en Occident n’a pas réussi à faire bouger la rue arabe. « Pourquoi nos étudiants ne font-ils pas la même chose ? », s’est interrogé l’écrivain égyptien Alaa El Aswany.
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Depuis les grandes manifs des premières semaines ayant suivi l’offensive israélienne, à la suite de l’attaque sanglante du 7 octobre, très peu d’actions de soutien aux Palestiniens ont été organisées dans ces pays. Pourquoi ? Les régimes arabes ont-ils peur qu’un envahissement continu de la rue puisse se transformer en contestation de ces mêmes régimes ? C’est ce que pensent nombre d’intellectuels arabes. Hassan Abou Haniyeh, chercheur jordanien, estime que « les régimes despotiques arabes vivent dans la peur que le ‘Déluge d’Al-Aqsa’ [nom donné par le Hamas à son attaque du 7 octobre – N.D.L.R.] donne lieu à une deuxième vague de Printemps arabe dans la région, qui menacerait un ordre bancal fondé sur la répression ».
Les régimes dans des pays comme l’Égypte, le Yémen, la Tunisie ou la Libye, et dans d’autres encore, ont peur de la rue.
A. Moufok Zidane
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Auteur: Mussa Acher