Gaza, l’Ouest et le reste

Un grand quotidien libéral américain a demandé au chercheur Gilbert Achcar, spécialiste du Moyen Orient, une tribune sur la guerre en cours contre la population de Gaza, mais a fini par rejeter son article car il ne leur « convenait » pas. On mesure ce faisant l’hypocrisie de cette presse, et plus largement de cette frange des élites politiques et médiatiques, qui prétendent donner des leçons de morale à la terre entière mais se tiennent silencieux-ses lorsqu’un crime de masse, de nature potentiellement génocidaire, se passe sous leurs yeux – quand elles ne l’encouragent pas sous le prétexte hautement fallacieux qu’Israël – avec son armée, l’une des plus puissantes au monde – aurait « le droit de se défendre ».

Alors que Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël, s’est présenté avec une étoile jaune lors d’une assemblée à l’ONU, le texte de Gilbert Achcar offre en outre une critique importante de l’instrumentalisation par l’État d’Israël de la mémoire du génocide des Juifs d’Europe ; une instrumentalisation d’autant plus choquante dans un moment historique où le gouvernement israélien massacre des populations désarmées, ne cesse de justifier cette entreprise criminelle en mobilisant une rhétorique déshumanisante, profondément raciste, et compte dans ses rangs des ministres que l’historien de l’Holocauste Daniel Blatman a qualifié de« néo-nazis » (dans le journal israélien Haaretz).

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Depuis l’assaut du Hamas le 7 octobre par-delà l’enceinte qui entoure la bande de Gaza, cette prison à ciel ouvert qui abrite 2,3 millions de détenu.e.s, un déluge d’horreur a envahi les écrans de télévision du monde entier. Les scènes de massacre au-delà de la clôture furent bientôt dépassées par des scènes de massacre en-deçà. Les meurtres d’Israélien-nes (près de 1400) ont cessé avec la fin de l’incursion du Hamas au bout de la même journée, hormis le petit nombre de…

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Auteur: redaction