Gaza ou l'impuissance de la Ligue arabe

Au 34e sommet de la Ligue arabe, à Bagdad, le 17 mai

Présidence iraquienne

Aux abords de la « zone verte » de Bagdad, quartier ultrasécurisé où sont installées les institutions irakiennes et les représentations diplomatiques, tout parait désert. En ce samedi 17 mai, les manifestations y ont été interdites et la circulation limitée. L’enclave de la capitale irakienne accueille les représentants des vingt-deux pays membres de la Ligue arabe réunis pour le trente-quatrième sommet annuel de l’organisation. Une mise sous cloche révélatrice des tensions autour du principal sujet à l’ordre du jour : la guerre menée par Israël à Gaza.

La précédente rencontre de la Ligue, organisée en urgence le 4 mars dernier au Caire, y était déjà exclusivement consacrée. En était ressortie la présentation d’un plan de plus de 53 milliards de dollars visant à reconstruire ce territoire palestinien. Décimée par plus d’un an de guerre, l’enclave trouvait alors un peu de répit depuis le 19 janvier, jour du début du cessez-le-feu négocié par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte.

La situation a bien changé. Israël a rejeté toute idée de trêve le 18 mars. Les bombardements sur Gaza ont repris. Ils ont causé la mort de plus de 54 000 personnes depuis octobre 2023 d’après l’Organisation des Nations unies (ONU) et 2,1 millions de Gazaouis souffrent d’insécurité alimentaire aiguë en raison du blocus humanitaire imposé par Tel Aviv le 2 mars. Les hôpitaux continuent à être méthodiquement détruits et le contrôle effectif du territoire s’accentue. Selon l’ONU, 81 % de la bande de Gaza se trouve désormais soit dans une zone militaire israélienne, soit sous le coup d’un ordre de déplacement forcé.

Dans ce contexte, les populations arabes s’indignent et les réseaux sociaux relaient les appels exhortant les gouvernements à agir. Un sondage de février 2024 du Arab Center of…

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Auteur: Clémentine Mariuzzo