Dans le prolongement des déclarations génocidaires tenues par plusieurs de ses membres au cours des dix-neuf derniers mois, le gouvernement israélien communiquait publiquement le 5 mai un plan de nettoyage ethnique consistant à occuper militairement Gaza, organiser le déplacement forcé de la population – d’abord parquée dans des zones restreintes du territoire, en vue d’une expulsion ultérieure – et détruire toute infrastructure encore debout. En partie sous la pression des mobilisations internationales, les autorités françaises et européennes ont infléchi leur discours à l’égard de l’État d’Israël – tout en continuant à lui livrer des armes… et sans avoir adopté la moindre sanction à son endroit.
En France, un certain nombre de rédactions, suivistes et à la remorque du positionnement du gouvernement français, ont profité des déclarations d’Emmanuel Macron pour traduire cette relative évolution dans leur ligne éditoriale, notamment en desserrant l’étau qui cantonnait jusqu’à présent les images palestiniennes dans les marges. Est-ce à dire que le traitement médiatique évolue ? En partie seulement, tant ce regain de témoignages en provenance de Gaza ne semble pas remettre en question le cadrage initialement édicté au lendemain du 7 octobre 2023, ni, par conséquent, la surface et le crédit que continuent d’accorder une majorité de rédactions à la propagande des autorités civiles et militaires israéliennes. C’est encore et toujours avec leurs images et leurs mots qu’une majorité de médias rapportent par exemple au grand public les « stratégies » ou les « objectifs de guerre » israéliens.
Plus d’images de Gaza… mais toujours autant de propagande israélienne
Début mai, BFM-TV évoque par exemple un « agrandissement des opérations militaires » (5/05), là où TF1 convertit le plan colonial en un « plan d’expansion offensive » (5/05) à Gaza, dont les habitants ne…
Auteur: Célia Ch, Pauline Perrenot