Gaza, une militarisation extrême de la guerre de classe en Israël-Palestine + Commentaires

Tu t’intéresses à ce qui se passe en Palestine depuis longtemps, sans pour autant être un militant pro-palestinien. Qu’est-ce qu’une critique tournée vers la révolution a à dire de ce qui se joue là-bas ?

Je dirais que la première chose, c’est de considérer qu’il n’y a pas deux camps, l’un palestinien et l’autre israélien. Ces gens vivent dans un même État et dans une même économie. Au sein de ce même ensemble, disons israélo-palestinien – mais qui relève entièrement d’Israël –, les classes sociales non seulement s’inscrivent dans des différences de statuts juridiques sur la base de critères ethno-religieux, mais sont « zonées ». La bande de Gaza a progressivement été constituées en « réserve-prison » dans laquelle sont fixés deux millions de prolétaires renvoyés aux marges du capital israélien. Mais ce dernier demeure leur maître en dernier instance. Les Gazaouis utilisent la monnaie israélienne, consomment des marchandises israéliennes, ont des pièces d’identités émises par Israël.

La « guerre » actuelle correspond en fait à une situation de militarisation extrême de la guerre de classe.

Une « terre pour deux peuples », une telle grille de la situation en Israël-Palestine est aberrante. Nulle part dans le monde, la terre n’appartient aux peuples. Elle appartient aux propriétaires. Tout ça peut sembler très théorique, mais l’existence même des rapports sociaux viennent renvoyer cette idée des « camps » à ceux à qui elle appartient : les dirigeants.
Publicité

Les camps de réfugiés de Cisjordanie, qu’on pourrait considérer comme le cœur battant de la « Palestine », continuent d’être des banlieues de Tel-Aviv. J’ai passé des soirées à écouter des travailleurs journaliers d’un de ces camps raconter comment l’ethnicisation de la force de travail se déployait sur les chantiers de la capitale israélienne : les promoteurs juifs ashkénazes, les…

La suite est à lire sur: iaata.info
Auteur: IAATA