Gendarmerie : comment les femmes ont-elles gagné leurs galons ?

Il y a 40 ans, deux décrets autorisaient les femmes à passer les concours pour devenir sous-officières ou officières de gendarmerie.

Cet anniversaire est d’autant plus important pour cette institution militaire que pendant longtemps « les termes de « gendarme » et de « femme » ont été antithétiques ». Dès lors, comment ont-elles gagné leurs galons ?

C’est au cours des premières années d’existence de la gendarmerie nationale qu’émerge le premier visage féminin, celui de Marie Charpentier. Née le 3 septembre 1751, elle intègre en 1794 le dépôt de la 35e division de gendarmerie, auréolée de la médaille des « vainqueurs de la Bastille ». La carrière de cette première femme en gendarmerie est cependant de courte durée, car, « vu son sexe, [elle] n’est point propre au service de guerre comme soldat et comme gendarme ». Il est vrai qu’Olympe de Gouges ne fait guère recette alors au sein du monde militaire.

La seule femme dont la présence est tolérée dans les brigades est en réalité l’épouse du gendarme, et ce en grande partie jusque dans les années 1970.

Madame le gendarme

Si, au XIXe siècle,« le mariage conforte la condition sociale du gendarme autant qu’il en profite », comme le montre Cyril Cartayrade, il est scruté de près par un commandement attentif à préserver l’état de militaire de toutes alliances inconvenantes. Les unions sont donc soumises à une enquête et une autorisation hiérarchique à partir de 1808, comme pour l’ensemble des armées d’ailleurs. Ces contraintes persistent jusqu’en 1978, date à laquelle l’autorisation préalable au mariage est abolie en gendarmerie.

À ces enquêtes viennent s’ajouter les conditions de vie en caserne, le poids de la promiscuité et le regard intrusif d’un commandement soucieux de préserver l’image du gendarme. C’est sans doute ainsi que va se créer progressivement et de façon pérenne ce que la sociologue…

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Auteur: Luc Demarconnay, Docteur en histoire, Sorbonne Université