« Général, nous voilà ! » : les éditocrates avec Pierre de Villiers

Pierre de Villiers – frère de Philippe – a su entretenir une aura et un capital « sympathie » auprès des grands médias depuis sa démission de l’armée en juillet 2017. Il devient, à l’époque, le héros d’une saga qui ne cessera de fasciner les journalistes en mal de feuilletons et d’hommes à poigne. Rumeurs militaro-politiques, « passe d’armes » avec Macron, conférences multipliées dans les écoles de commerce, salons, entreprises, think tanks en tout genre, livres annuels faisant état de constats voire de propositions politiques… bref, le feuilleton avait tout pour être garni. Et bien garni il fut, chaque année depuis : de novembre 2017 à aujourd’hui, et de France Culture à CNews en passant par la matinale de France Inter, le 20h de TF1, « Soir 3 », France 2, Konbini ou encore toute la presse nationale voire régionale, aucun média n’a manqué à l’appel de l’interview ou du compte rendu des aventures du général.

Ces dernières semaines, à la faveur d’une promotion d’ouvrage et d’un contexte sécuritaire omniprésent, c’est un nouveau carton plein médiatique :

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Cette séquence mérite un traitement à part, tant elle fait figure d’exemple. Exemplaire, d’abord, de la circulation circulaire de l’information – qui s’explique par le fait que les intervieweurs partagent les mêmes centres d’intérêt et/ou simplement par leur propension à ne se lire qu’entre eux et à se plagier en conséquence leurs invités et les questions (médiocres) qu’ils leur adressent. Exemplaire, ensuite, de la trajectoire autoritaire et réactionnaire dans laquelle se sont inscrites la plupart des lignes éditoriales au moment de l’assassinat de Samuel Paty. Exemplaire, enfin, de la capacité des journalistes dominants à produire de l’idéologie à sens unique en dépolitisant la politique, que ce soit en la réduisant à des enjeux d’échéances électorales ou en « peopolisant » leur invité. Il suffit de parcourir les interviews audiovisuelles et…

Auteur: Kilian Sturm, Pauline Perrenot Acrimed
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