Défendre ouvertement le génocide à Gaza est devenu extrêmement compliqué pour nos politiciens : l’accumulation d’images, de vidéos, d’articles, de rapports d’ONG et d’experts, de témoignages, de déclarations des bourreaux eux-mêmes, ont battu en brèche les mensonges complaisamment relayés depuis des mois et qui venaient tordre, minimiser, détourner de l’abominable réalité. Il s’agit donc, pour ceux qui ont soutenu avec ferveur le massacre des Palestiniens en surfant sur l’émotion post-7 octobre, comme pour ceux qui l’ont fait plus insidieusement en criminalisant toutes celles et ceux qui alertaient, de se dédire, de nuancer, de nier leurs propos d’hier, de se racheter une conscience en reprenant les mots de ceux qu’ils conspuaient la veille. Ils le font à leur manière, par de purs signalement de vertu inconséquents – c’est-à-dire en prenant soin de ne pas aller jusqu’à demander des actions réelles, concrètes, matérielles, les seules capables d’enrayer et d’arrêter la mécanique génocidaire – mais qui leur permettent toutefois de sauver la face, inquiets qu’ils sont des jugements qui seront portés sur eux dans les décennies à venir, de savoir leurs noms marqués par la trace indélébile du soutien actif ou tacite à l’extermination d’un peuple.
Le Parti socialiste fait partie de ces résistants de la 25e heure. Ses cadres s’évertuent à réécrire l’histoire en faisant croire à une action résolue de la part du parti contre Israël depuis octobre 2023, là où en réalité des tas de déclarations et d’actes d’éminents cadres PS nous démontrent tout le contraire. C’est à cette comédie grotesque à laquelle s’est par exemple livrée Chloé Ridel, députée européenne PS, auprès du média Backseat, déclarant entre deux invectives habituelles contre la France insoumise : “personne à la direction du Parti socialiste n’a été ambigu vis-à-vis du gouvernement…
Auteur: Rob Grams