Génocide en Palestine : ce qui se joue à la Cour Internationale de Justice.

Le court texte de Yazid Ben Hounet revient sur la qualification juridique des horreurs perpétrées depuis trois mois à Gaza : l’intention génocidaire ne se déduit pas seulement des déclarations avouées, mais de la matérialité effective du crime. C’est là ce qu’il s’est joué, le 11 et le 12 janvier, à la Cour Internationale de Justice.

Dans ses Messages à la mer, Adorno soulignait la dialectique négative du concept de Génocide qui, à être codifié et établi dans la Déclaration Internationale des Droits de l’Homme, rendait l’indicible atrocité « commensurable » ou mesurable. Il écrivait que par son « exhaussement au rang de concept, sa possibilité est virtuellement reconnue : une institution à interdire, rejeter, discuter. » Et il ajoutait, prophétisant notre actualité : « Un jour des discussions auront peut-être lieu dans le forum des Nations Unies sur la question de savoir si telle atrocité tombe ou non sous la catégorie de génocide, si les nations ont ou non un droit d’intervention qu’elles ne veulent de toute façon pas exercer, et si au regard de la difficulté inédite à l’appliquer en pratique tout le concept de génocide ne devrait pas être retiré des statuts. Peu de temps après, les journaux titraient en première page : le programme génocidaire du Turkestan oriental est presque achevé. »

La Cour internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire principal des Nations Unies, a tenu, le 11 et le 12 janvier 2024, les audiences publiques concernant la demande d’indication de mesures conservatoires présentée par l’Afrique du Sud dans l’affaire Afrique du Sud contre Israël. La question de la dimension génocidaire des représailles israéliennes sur Gaza était au cœur des débats, qui seront jugés sur le fond ultérieurement. Pour l’instant, la CIJ doit se prononcer sur la question des mesures conservatoires, et in fine sur celle du risque génocidaire.

Parmi les…

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Auteur: dev