Depuis la semaine dernière et pour encore plusieurs semaines, le visage de la France sera ovale : du 8 septembre au 28 octobre, la Coupe du monde de rugby à XV sera la vitrine du pays, avec ses 20 sélections en compétition, ses 48 matchs retransmis par 42 télévisions étrangères et ses 30 sponsors internationaux.
L’événement est d’ores et déjà devenu un enjeu de politique intérieure : Emmanuel Macron, présent à la cérémonie d’ouverture et cible de sifflets, a placé le succès du XV de France sous le signe de l’exemplarité française.
Quel impact international cette dixième Coupe du monde peut-elle avoir pour le pays organisateur, pour les États représentés et, plus largement, pour un sport qui cherche à élargir son empreinte internationale ?
De la désoccidentalisation du monde à la provincialisation du rugby ?
Moins mondialisé que les Jeux olympiques et moins universellement populaire que le football, le rugby à XV a-t-il une influence sociale dépassant le milieu des supporters ? Si la géopolitique du football et des Jeux olympiques est désormais bien documentée et bien connue, celle du rugby est plus embryonnaire.
La faute au « provincialisme » d’une discipline quasi inexistante dans de nombreux pays du monde, à commencer par la Chine et l’Inde, et très secondaire aux États-Unis ?
Les racines britanniques du rugby le condamnent-elles à n’avoir, pour ses compétitions internationales, qu’un rayonnement limité au Commonwealth et à quelques zones anglophiles ou francophiles d’Amérique latine ?
Son histoire, qui remonte à la première moitié du XIXe siècle, est celle de l’amateurisme (contrairement au rugby à XIII créé en 1895 et professionnalisé très tôt, ce qui permet à ce jeu de compter parmi les sports officiels des Jeux olympiques entre 1900 et 1924).
Il n’y reviendra, sous la forme de rugby à VII, qu’en 2016 à Rio, après avoir été privé de cette…
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Auteur: Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po