George Orwell, visionnaire ou réactionnaire ?
Restrictions des informations, recours aux algorithmes et aux drones, état d’urgence sanitaire, débat sur la sécurité en France… Nombre de sujets font ressurgir l’ombre de l’écrivain George Orwell alors même que les droits de ses œuvres sont tombés dans le domaine public le 1er janvier 2021.
La loi « Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme » (SILT), adoptée en 2017 doit être prolongée en juillet 2021. Nombre de dispositions jusqu’alors temporaires rentreront dans le droit commun et d’autres pourraient être mises en place. Sujet à controverses et débats, le projet de loi comporte notamment une section sur l’accès aux archives qui inquiète. Plusieurs associations de chercheurs ont saisi le conseil d’état pour mettre en garde contre cette réforme qui donnerait à l’administration le soin d’autoriser l’accès aux archives, à la place du parlement.
Une modification qui rejoint une liste d’inquiétudes. Et qui alimente la récupération politique de l’auteur. L’œuvre de George Orwell qui place au centre de ses préoccupations les questions notamment de surveillance gouvernementale généralisée et de propagande, permet à beaucoup sans plus d’explicitation de qualifier l’époque d’Orwellienne. L’écrivain est en effet cité à toutes les sauces, de tous les bords politiques. C’est pratique, il sert aussi bien à la gauche qu’à l’extrême droite. Et derrière ces innombrables citations, beaucoup sont fausses. Pris en faute, Nicolas Dupont-Aignan a même dû supprimer un tweet en octobre dernier. En effet, Orwell n’a tout simplement jamais écrit une ligne de la citation publiée sur le fil du président de Debout la France !
Les raccourcis sont grossiers mais faciles pour une partie des conservateurs qui se revendiquent d’Orwell. Ils peuvent s’appuyer sur son anti-communisme mais négligent au passage son engagement contre tout système de caste. Son engagement politique est détourné, lui qui combattait le système capitaliste. Ils puisent dans l’oeuvre de l’écrivain ce qui les arrange, comme une forme de conservatisme lié surtout à son refus du progressisme. Mais là encore, il s’agit du rejet du tout uniforme, comme du tourisme de masse par exemple.
George Orwell était farouchement socialiste, comme l’a souvent rappelé l’un de ses spécialistes, Jean-Claude Michéa, qui reprend la…
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Auteur: Blast info