Gestion sociale de la crise : le moins possible, le plus tard possible

 

Il n’a fallu que quatre jours au gouvernement pour mettre des dizaines de milliards d’euros sur la table dans l’objectif de soutenir l’économie. Le 17 mars, la France bascule dans le confinement. Le 22 mars, l’Assemblée nationale vote un premier budget rectificatif d’un montant de 45 milliards. Par contre, pour les chômeurs, les jeunes, les pauvres, les mesures sont arrivées plus tard… parfois bien plus tard… et à minima.

 

27 avril 2020. Le pays est confiné depuis plus d’un mois. L’économie est figée. L’avenir est sombre. Face à cette situation exceptionnelle, Muriel Pénicaud, alors ministre du Travail, promet « une adaptation rapide des règles de la réforme d’assurance chômage ». Neuf mois et une ministre plus tard, ce n’est toujours pas fait. Les négociations avec les partenaires sociaux traînent en longueur. Annoncées, décalées, reportées, elles ne débouchent sur rien de concret. Fin novembre, le Conseil d’État fait tomber le second volet de la réforme (alors prévu pour avril 2021) et remet sur pause les discussions, calées courant décembre. « On reviendra vers les partenaires sociaux plutôt début janvier », dit Élisabeth Borne, quelques jours avant Noël. Finalement, les négociations ne reprennent que fin janvier. D’abord en tête à tête. Puis, mi-février, en multilatérale. L’application de la réforme en avril 2021 sera sans doute encore retardée. La promesse des « adaptations rapides » fêtera son premier anniversaire.

 

Les cadres obtiennent gain de cause. Les précaires attendent cinq mois.

 

Sur ce sujet majeur qu’est l’assurance chômage, le gouvernement aura vraiment pris tout son temps. Pour les plus précaires, il est souvent urgent d’attendre. Il suffit de rembobiner l’année 2020 pour s’en convaincre. La crise éclate en mars, mais il faut patienter jusqu’à fin juillet pour que l’exécutif se décide à suspendre le premier volet de la réforme. En vigueur depuis novembre 2019, il durcit les conditions pour ouvrir des droits. Cinq longs mois s’écoulent pendant lesquels les précaires ne peuvent pas recharger leurs droits. Et…

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Auteur: La rédaction