Depuis le 1er septembre, avant d’aller se balader dans la forêt de Bussy-la-Pesle, petit village de la Nièvre, il faut endosser un gilet jaune. Une obligation qui s’impose aussi aux randonneurs équestres, ramasseurs de champignons et même bûcherons. Et gare aux contrevenants, qui pourraient écoper d’une amende de 135 euros.
Éviter tout accident ou incident lors de la chasse, c’est l’objectif du maire, Philippe Raffeau (divers droite), qui tient à souligner que son arrêté a été adopté à l’unanimité par le conseil municipal. Cette décision, rarissime en France, est rapportée par Le Journal du Centre et s’appliquera chaque année du 1er septembre au 1er avril (soit sept mois de l’année). Tous les jours, quand bien même la société de chasse locale ne tire que le dimanche. « Il peut y avoir des chasseurs privés les autres jours de la semaine », justifie le maire de cette commune de 58 habitants comptant 115 hectares de bois.
Cette mesure fait suite à un incident survenu en janvier dernier, lors d’une chasse à laquelle M. Raffeau participait — il est aussi responsable de la société de chasse locale : « Nous avons croisé une randonneuse qui s’est baissée quand elle a entendu les chiens arriver. Et elle était vêtue de gris… Un accident aurait pu avoir lieu. Elle n’avait pas respecté le panneau qui signalait une chasse en cours. »
« Une vie coûte beaucoup plus que 135 euros ! »
Quant au montant assez élevé de la contravention, M. Raffeau a le sens de la formule : « Une vie coûte beaucoup plus que 135 euros ! » Sur la période 2021-2022, ce sont huit vies qui ont été fauchées par une balle de chasseur en France, selon le bilan de l’Office français de la biodiversité. Deux non-chasseurs font partie des victimes. Au total, 90 accidents ont été comptabilisés.
Un gilet jaune pour tous ? Cette mesure ne résout absolument rien, estime le collectif Un jour un chasseur, créé à la suite de la mort de Morgan Keane, tombé sous la balle d’un chasseur en décembre 2020. « Imposer un gilet, c’est une façon de rejeter la faute sur la victime, réagit Mila, porte-parole du collectif. C’est aussi faire reposer beaucoup de pression sur les maires en leur laissant le soin de prendre des mesures. Par ailleurs, plus de 90 % des accidents concernent les chasseurs eux-mêmes. Pourtant, ils portent un gilet orange, preuve que ce n’est pas suffisant. Un gilet fluo n’est pas un gilet pare-balles ! »
Manifestation de proches de Morgan Keane, tué par un chasseur…
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Auteur: Fabienne Loiseau Reporterre