« Giorgia Meloni », la Flamme et le Capital

Dimanche 25 octobre, Fratteli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, sortait largement victorieux des élections législatives du pays. Par-delà l’indignation, toujours insuffisante et souvent impuissante, ce texte d’analyse qui nous parvient d’Italie tente de décortiquer les logiques à l’oeuvre derrière l’avènement de ce nouveau visage du « post-fascisme ». Ou comment la construction d’une personnalité publique telle que celle de Giorgia Meloni, ses discours, son marketing et son accession au pouvoir marquent aussi la crise profonde des structures de pouvoir. Une invitation à dépasser l’antifascisme pour penser l’organisation, depuis un communisme déjà existant.

Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir.

— Frantz Fanon

Reprenant l’incessante interrogation sur le contenu politique et idéologique des signifiants successifs, ces « noms » qui nous gouvernent, et dont on pressent bien qu’il s’agit précisément de noms, et non de corps réels, nous nous interrogeons ici sur celui de Giorgia Meloni.

Le portrait de la femme est ciselé. Rien ne dépasse. Rien. Vous pouvez cherchez, vous ne trouverez rien. C’est ce qu’elle martèle.

C’est que nous avons pris l’habitude, dans un vieil esprit jacobin, de nous intéresser toujours plus aux « affaires » qu’aux idées. Une part de la gauche jacobine et bien implantée médiatiquement, a ouvert la voie. Peu d’intérêt pour la matérialité des rapports de classes et de dominations, ainsi que pour nos luttes quand elles se déploient en marge des autoroutes balisées de l’institution, alors que les tricheries, les faux-semblants, les histoires de coucherie semblent la fasciner.

Tout ceci se fond aimablement dans le Spectacle. C’est émouvant. Et nous en parlons à table.

Pour Giorgia Meloni, l’affaire est entendue : à 15 ans, elle milite au MSI, le parti mussolinien rescapé de la chute de Benito ; à 19 ans, elle occupe des fonctions « jeunesse » au sein d’Alleanza nazionale, nouvelle entité actant une stratégie de conquête de l’hégémonie au sein de la droite populiste ; à 29 ans, elle est élue députée ; à 31 ans, elle est nommée ministre des sports et de la jeunesse sous la présidence du conseil de Berlusconi ; puis elle fait sécession, crée son propre parti, Fratelli d’Italia, et met 10 ans — ce qui est peu et rapide, c’est selon —, pour parvenir à la conquête du pouvoir institutionnel.

Ces éléments sont à peu près tout ce qu’on…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin