Glyphosate : « Tous les Français sont contaminés »

Le glyphosate est présent dans l’urine de l’ensemble de la population française, montre une étude publiée le 12 janvier dans la revue Environmental Science and Pollution Research. Près de 7 000 Français ont participé à ces analyses d’urines entre 2018 et 2020. Les taux de glyphosate sont plus élevés chez les hommes, les enfants, les fumeurs et les agriculteurs, mais aussi durant le printemps et l’été. Daniel Grau est l’un des auteurs de l’étude. Statisticien, il coordonne le groupement scientifique de l’association Campagne Glyphosate qui a organisé les collectes d’urines.


Reporterre — Votre étude montre que 99,8 % des presque 7 000 Français qui se sont fait tester avaient du glyphosate dans leurs urines. Avec un taux moyen de 1,19 nanogramme par millilitre (ng/ml), soit douze fois la norme qui s’applique pour l’eau potable.

Daniel Grau — Tout à fait, l’ensemble des participants ont du glyphosate dans leurs urines. Lors des collectes, qui ont eu lieu dans 84 départements français, nous avons distribué des questionnaires aux participants concernant leur mode de vie. L’échantillon n’est pas représentatif ; par rapport à la population française, nous avons beaucoup de consommateurs de produits biologiques, peu de fumeurs, beaucoup de femmes, de retraités et d’agriculteurs. Malgré cela, ces personnes ont des taux élevés. Il est fort probable qu’un échantillon plus représentatif de la population renverrait un taux moyen plus élevé.

Nos résultats confirment ce que d’autres publications scientifiques avaient déjà souligné : des taux de glyphosate plus élevés chez les hommes et les moins de 15 ans. Sans surprise, les taux sont plus élevés chez les agriculteurs et notamment chez les viticulteurs, car ces professions travaillent avec cet herbicide. Mais aussi chez les fumeurs, car le glyphosate est utilisé comme dessicant en prérécolte dans la culture du tabac pour l’assécher. À l’inverse, on observe des taux en baisse lorsque l’on mange essentiellement bio, à plus de 85 %.



Vous apportez également des éléments nouveaux, en particulier en ce qui concerne les saisons et l’eau du robinet.

Nous avons observé que les taux de glyphosate dans les urines sont plus élevés au printemps et en été : 1,4 ng/ml entre mai et septembre, contre 1,05 ng/ml entre octobre et avril. Ces résultats se vérifient sur l’ensemble des participants et sont confirmés par une série de 1 800 échantillons provenant de quelques départements où plusieurs prélèvements…

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Auteur: Julie Lallouët-Geffroy (Reporterre) Reporterre