Depuis sa classification en 2015 comme « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le glyphosate a généré une conflictualité publique et un éclairage médiatique intenses.
Mais d’où vient au juste cette manière de classer ? Que signifie-t-elle exactement et pourquoi semble-t-elle générer des controverses sans fin ? Enfin, que nous dit-elle de l’efficacité de nos politiques de prévention des cancers ? Pour le comprendre, il faut revenir aux années 1970.
En cette période d’après Seconde Guerre mondiale de plein essor de l’industrie pétrochimique, les marchés occidentaux sont, déjà, inondés chaque jour de nouvelles substances de synthèse. Contraintes par un ensemble de mobilisations qui pointent les potentiels effets sanitaires, et notamment cancérogènes, de ces produits, les autorités politiques de nombreux pays industrialisés mandatent des groupes d’experts pour synthétiser les connaissances scientifiques disponibles sur ces risques.
Stabiliser les marchés en élaborant des listes de cancérogènes
L’objectif recherché est double. D’un côté, il s’agit d’identifier les substances dangereuses en circulation sur le marché afin de mettre en place des mesures de contrôle et de restriction. De l’autre, l’intention est aussi, et peut-être surtout, de standardiser les catégories d’évaluation à l’intérieur et entre les différents marchés nationaux, afin de faciliter la circulation des…
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Auteur: Valentin Thomas, Chercheur post-doctorant en sociologie à l’UMR Triangle, ENS de Lyon