Du ciment coulé dans des greens de golf. Des trous complètement bouchés. Une pelouse fortement endommagée. Dans la nuit du 10 août, deux golfs de l’agglomération toulousaine ont été sabotés par un collectif de militants écologistes, notamment proches d’Extinction Rebellion ou ANV-COP21. En plus de ces terrains vandalisés, des pancartes « Ce trou boit 227 000 litres d’eau par jour » ou « Stop golf » ont été déposées. Le nom de ce collectif ? Kirikou. Comme le dessin animé. « Une référence directe au moment où, dans Kirikou, le village est privé d’eau par un monstre qui boit sa source », explique Élie, son porte-parole.
Car c’est bien un « accaparement de l’eau » que dénonce le collectif. Alors que la France traverse une sécheresse inédite, et que des restrictions d’eau ont été imposées dans différentes villes du pays, les golfs ont bénéficié de dérogations leur permettant de continuer à arroser. La raison : le coût de l’entretien de ces terrains. Depuis début août, le collectif Kirikou demande donc « l’arrêt complet de l’arrosage des golfs ». Mais la polémique ne cesse d’enfler. « En solidarité avec le collectif Kirikou », le 13 août, un groupe se revendiquant d’Extinction Rebellion a planté des légumes dans des trous de deux golfs de Limoges. « Rendez l’eau » ou « Fin de parcours pour le golf… il n’y a plus d’eau » pouvait-on cette fois lire sur les greens.
📢 Pour dénoncer l’accaparement de l’eau par cette industrie de loisir pour les plus privilégiés, les ACTIVISTES DE L’ACTION KIRIKOU ont SABOTÉ les golfs de Vieille-Toulouse et de Blagnac en bouchant définitivement certains trous avec du ciment ou en endommageant la pelouse. pic.twitter.com/VAAdWenrc8
— Extinction Rebellion Toulouse (@xrToulouse) August 11, 2022
« Dans ce contexte de sécheresse, nous trouvons choquant le gaspillage de l’eau, précise Élie. Alors que les restrictions sont partout, qu’une centaine de communes sont ravitaillées par camions-citernes ou bouteilles, les golfs obtiennent des dérogations pour arroser les greens. » À ceux qui leur diraient que boucher des trous est anecdotique, Élie leur répond avec les chiffres d’un rapport sénatorial de 2002 : d’après ce dernier, la consommation annuelle d’eau des quelque 500 golfs du territoire était alors équivalente à celle d’environ 1 million de Français, un golf de 18 trous nécessitant 5 000 mètres cubes par jour.
Dénonçant des « attaques injustes » dans les…
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Auteur: Reporterre