Grabels : la mairie dénonce l’expulsion annoncée d’un squat sans solution de relogement

Ce vendredi 11 juin, les habitant·e·s du squat de la Valsière à Grabels (au nord-ouest de Montpellier) ont reçu une surprise malheureusement de plus en plus courante : un avis d’expulsion, avec un délai d’une semaine pour quitter les lieux. Cependant, rien ne justifie l’expulsion, ni la quasi-immédiateté de l’application.

Comme chaque année, à la fin de la trêve hivernale (qui cette année s’est terminée exceptionnellement tard – le 31 mai –, confinement oblige), les expulsions tombent en grappe. Comme chaque année, la plupart ne seront pas accompagnées d’une proposition alternative, pourtant obligatoire dans le protocole d’expulsion. À la Valsière, occupée depuis octobre dernier par environ 25 personnes dont trois mineures, cela signifie principalement un approfondissement de la précarité de ses habitants actuels. Sept d’entre eux ont obtenu des chambres d’hôtel à mi-temps, mais pour les autres, la date buttoir de ce 18 juin s’annonce comme un vendredi noir. On prépare déjà les tentes. Comme l’on pouvait s’y attendre, la préfecture de l’Hérault a oublié malencontreusement d’expliquer les motifs de cette expulsion, alors que la réalité des faits contredit totalement tous les motifs bateau utilisés habituellement. La cohabitation avec le voisinage n’est pas conflictuelle, bien au contraire. Aucun cas de plainte n’a été porté à notre connaissance par la mairie ou les habitants, et la mairie a même précisé que cet espace était particulièrement calme, accueillant et ordonné. Étant un centre d’accueil de personne en situation de précarité extrême, la préfecture ne peut pas brandir une supposée alternative supposée.

Répondant à nos questions ‘‘Ana’’ nous a notamment raconté que ses appels quotidiens depuis deux ans et demi au 115 de Montpellier aboutissaient toujours sur un bref ‘‘Il n’y a pas de place. Rappelez demain’’. « Au final, j’appelle l’après-midi, pour éviter qu’ils ne disent de rappeler plus tard dans la journée » nous confie-t-elle, désespérée. Depuis plusieurs semaines, sinon des mois, le logement est pour elle comme pour ses colocataire une question centrale, qui guide leur conduite et leurs préoccupation tous les jours. « Vous croyez qu’ils vont m’embarquer vendredi si je suis encore là ? On n’a rien fait nous, et on ne veut pas de problèmes. Il y en a qui voudraient avoir un travail, un logement, … Mais ils ne peuvent pas en avoir » ajoute-t-elle. Peu renseignés sur leurs droits par les différentes…

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Auteur: Le Poing